Lubumbashi: des femmes marchent contre le viol et l’insécurité

In Congo profond
8 mars ou la journée de toutes les confusions

Fatiguées de cas d’atteinte à leurs droits, les femmes de la société civile ont manifesté leur ras-le-bol publiquement, le 4 juillet à Lubumbashi.  Celles des médias étaient également de la partie, « convaincues que la femme est la même partout avant toute appartenance ».

Parti du cadre de concertation de la société civile, le cortège a longé l’avenue Kassa-Vubu jusqu’au gouvernorat du Haut-Katanga. Près de 200 femmes de diverses structures étaient représentées à cette marche conclue par un mémorandum déposé au vice-gouverneur de province, Jean Kalenga Mambepa.

Une marche pour dire “ça suffit” le viol à Lubumbashi

Les manifestantes voulaient une main consolatrice, celle d’un dirigeant compatissant. Dans l’un de leurs chants en swahili, on pouvait entendre : « Essuie-nous les larmes père (gouverneur), nos cœurs sont fatigués, nos âmes errent. Assez de vol et de viol, … C’est vous qui avez le pouvoir, nous ne pouvons rien de nous-mêmes ! »

Madame Matthieu Kabena, membre du groupe thématique gouvernance locale, administrative et décentralisation à la société civile souligne qu’il était temps de sortit la voix. « Nous avons estimé que les actes de vandalisme sont devenus une arme de guerre qu’on nous impose. Avec l’autorité, nous voulions donc trouver une solution. Et nous sommes rassurées des propos de l’autorité ».

Lubumbashi, Viols
Des femmes de la société civile de Lubumbashi, au cours de la marche du 4 juillet 2018 contre les violences.

Un quoique inattendu

Alors que les manifestantes faisaient une marche silencieuse, sans chant ni parole, elles ont rencontré une obstruction à l’entrée du gouvernorat. Une femme de l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM) charge les forces de l’ordre. « A notre arrivée, dit-elle, un policier nous a bloquées, nous refusant l’accès, prétendant que l’autorité n’y était pas. Nous avons alors commencé à chanter. Il nous a menacées disant qu’on pouvait nous évacuer de force voire nous embarquer sans effort. Mais nous étions déterminées. »

Pour les femmes, aucune intimidation ne pouvait passée pour la seule fois qu’elles ont osé se lever. « Si notre silence n’a pas pu traduire notre tristesse, il fallait maintenant prendre la parole et le courage de sortir de nos maisons », expliquait une des manifestantes.

Un mémorandum d’interpellation

Lis en présence du vice-ce gouverneur de province, le mémorandum des manifestantes était clair : trouver une solution. « Nous constatons amèrement que ces actes de viols continuent malgré le renforcement des équipes de patrouille dans la ville », déplorent les femmes. Elles ont alors recommandé notamment « la coordination des services de sécurité ».

Mais aussi, la mise à la disposition de la police, « des moyens adéquats à la police et le renforcement de la police de proximité. » Le moyen, pour ces femmes, d’éradiquer « les bandits qui sont dans la police. »

Se voulant rassurant, l’autorité provinciale reconnait les faits dénoncés. « Le phénomène actuel est réel mais nouveau à Lubumbashi. Comme gouvernement, nous ne voulons que votre bien et voulons renforcer les mesures actuelles que vous reconnaissez. Nous y allons lentement et nous vaincrons, mais aidez-nous par la dénonciation et faites-nous confiance. », a déclaré Jean Kaenga Mambepa, vice-ce gouverneur du Haut-Katanga.

Fidèle Bwirhonde

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