Carence de maïs à Lubumbashi, des gens pillent un camion de la farine

In Congo profond
Le Haut-Katanga en quête de son autonomie alimentaire

Les conséquences de la carence en maïs dans la ville de Lubumbashi dépassent de plus en plus l’imaginable. Mardi 17 septembre 2019 sur le boulevard M’Siri, un camion en transportant de la farine de maïs s’est fait piller. En pleine journée, son contenu a été vidé par une population affamée.

La scène est inhabituelle, une première à Lubumbashi. Signal fort d’un malaise grave que traverse la population. Il n’a suffi que de quelques minutes pour vider ce camion qui transportait, a-t-on appris, 1000 sacs de 25kg chacun.

Le conducteur, les larmes aux yeux, a été témoins de sa propre lapidation. La police, insuffisamment représentée sur le lieu n’a pu rien faire.

Des défis pour les autorités

Les pillards se sont pris en charge, affirmaient-ils, devant l’abandon par les autorités. Une perte de confiance en l’autorité qui a promis mais trainerait à concrétiser sa parole.

Pourtant, il y a peu, une table-ronde s’est tenue à Lubumbashi autour de la crise du maïs. Jacques Kyabula, gouverneur Haut-Katanga, reconnaissait l’imminence d’une insécurité alimentaire.

 « Sans l’agriculture, déclarait Kyabula, sans les aliments de base produits par la province, nous sommes condamnés à la dépendance alimentaire,  à l’insécurité alimentaire, à l’importation et prisonniers des marchés mondiaux ».

Carence de maïs à Lubumbashi

Il avait alors assuré la population des solutions que son gouvernement mobilisait. Et à la suite, une délégation du gouvernement provincial se serait même rendue en Zambie négocier l’achat de plusieurs tonnes de maïs pour soulager les affamés de Lubumbashi.

Mais de l’autre côté, le gouvernement zambien avait déjà haussé ses prix, ce qui a induit une hausse des prix sur les marchés de Lubumbashi. « Il n’est pas facile de recourir régulièrement aux pays voisins pour trouver des solutions à nos problèmes », reconnaissait alors le gouverneur Kyabula lors de la table-ronde.

Pour ceux qui pouvaient encore minimiser la situation, elle est grave.  Pour les pilleurs, leur acte entre dans le cadre de la prise en charge, car selon eux le gouvernement n’a pas su les mettre en confiance. Une solution qui n’a qu’accentuer la crise actuelle.  

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