Le porte-parole de l’opposition, élu par un vote au suffrage majoritaire ou désigné par consensus, a rang de ministre d’Etat au niveau national. Son nom le dit clairement. Il représente l’opposition, d’après le prescrit de la Constitution.
Depuis le début la seconde moitié du mois d’octobre 2019, l’idée de désigner le porte-parole de l’opposition avance. Elle occupe davantage même les discussions publiques.
Moïse Katumbi et le G7
Au G7, le groupe de 7 partis qui avaient quitté la majorité du président Kabila en 2015, on propose déjà Moïse Katumbi. C’est en raison du plus grand nombre de députés que le regroupement compte au coeur de l’opposition parlementaire.
Or, d’autres leaders de l’opposition pourraient eux aussi rechercher le même poste. Le cas de Martin Fayulu, le candidat malheureux à la dernière présidentielle. Pareil aussi pour Jean-Pierre Bemba, le chef du MLC et président en exercice de la plate-forme Lamuka.
Lire : Lamuka se réunit autour de Katumbi à Lubumbashi
Pour Tshivuadi Mukwalukusa, opposant politique de Lubumbashi, c’est bien parti pour un choix à problème. « Si le porte-parole vient de l’opposition Republicaine [le camp Katumbi, Ndlr], l’autre opposition plus dure contestera », dit-il à Congo Durable. Et, inversement, insiste Tshivuadi.
Il estime même ne pas voir à quel point les « lignes parallèles » ainsi tracées par ces camps peuvent se rencontrer.
Le porte-parole de l’opposition et la loi de 2007
D’après la loi sur le statut de l’opposition en RDC, promulguée en 2007, le consensus entre opposants au parlement est nécessaire. Les députés nationaux et sénateurs se réunissent alors, sous la facilitation de la présidence de l’assemblée et du sénat, pour désigner le porte-parole de l’opposition.
Si ce consensus manque, un vote au scrutin majoritaire à deux tours est nécessaire.
En province, par ailleurs, ce sont les députés provinciaux de l’opposition qui élisent le porte-parole. Comme au parlement national, en plus, le Président de l’assemblée notifie le procès-verbal de la désignation du porte-parole aux autres institutions.
Le rang de ministre, des immunités…
L’article 19 de cette loi dit à propos cette désignation a lieu avant l’entrée en fonction du gouvernement.
« Sans qu’il ne soit nécessairement parlementaire, le Porte-parole de l’Opposition politique est désigné par consensus, à défaut, par vote au scrutin majoritaire à deux tours, dans le mois qui suit l’investiture du Gouvernement, par les Députés nationaux et les Sénateurs, membres de l’Opposition politique, déclarés conformément à l’article 3 de la présente Loi ».
Aussi, le porte-parole de l’opposition, au niveau national, a rang de ministre d’État. En province, il jouit de la protection et des avantages et immunités du ministre provincial.
A l’origine de ce statut, il y a la Constitution (article 8) qui proclame sacrés, les droits liés à l’existence de l’opposition.