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Curieuse coïncidence, comme c’est arrivé entre les 4 et le 9 août. Dans les Kasaï, l’ONU a dénoncé une crise qui prend une tournure ethnique. Des gens ont été tués sur base de leur appartenance tribale. Un conflit né de la tuerie, par les services de sécurités, du chef traditionnel Kamuina Nsapu. En 2016.
A Kinshasa, à Boma et à Matadi, et la police a encadré les présumés auteurs des attaques du 7 août. Ils arboraient pourtant des affiches anti-Kabila, et ont tenté de s’attaquer notamment à la prison de Makala. Le Tanganyika a fait, quant à lui, parler de lui avec des tueries par les
Pygmées. Aussi, un camp de déplacés a brûlé sans explication à Kalemie. Curieuses coïncidence !
A l’apparition de ces mouvements (moins celui du Tanganyika, plus ancien), une année plus tôt, ou presque, de nombreux observateurs redoutaient qu’ils ne nourrissent le chaos censé justifier le report des élections, et l’instauration de l’état d’urgence en RDC. La question est désormais évoquée par l’opposition, et le gouvernement s’en défend. L’ONG de droits de l’homme Human Rights Watch trouve suspect que la police disperse systématiquement les manifestations pacifiques en RDC, mais encadre les présumés Bundu dia Mayala.
Du coup, se renforce l’hypothèse des violences voulues, entretenues ou du moins, tolérées. Des violences presque sacrées, dénoncées au jour, et embrassées au noir. Sinon, comment que comprendre que des groupuscules, mal organisées et vraisemblablement mal formées et mal armées (de bâtons, d’armes à feu artisanales et de fétiches), viennent à mettre en déroute toute une armée et une police entière ?
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Didier Makal