Les 7 et 8 novembre, la radio française RFI a diffusé des interviews dans lesquelles l’archevêque de Kinshasa, Mgr Ambongo et le porte-parole du gouvernement Mende, parlent du processus électoral en RDC. On y entend le ministre du président Kabila accuser le prélat catholique d’imposer ses vues sur les élections.
Ne pas tordre les textes… conseille Ambongo
En réaction, cette fois sur le site officiel des évêques du Congo (Cenco), les sévices de l’évêque dénoncent une distorsion des propos et des textes sur les élections.
« Il est important pour les acteurs politiques congolais de ne pas tordre les textes légaux en leur faveur surtout quand ils s’adressent à un large public », annonce un texte publié sur le site de la Cenco.
Ils invitent en plus le ministre à bien lire les textes. Il s’appuie sur les propos de Mende dans une interview indiquant que la Céni a reçu de l’Accord de la Sainbt Sylvestre la mission de trouver les moyens de réduire le coût très élevé des élections. Mission, selon la Cenco qui a parrainé ce dialogue, dévolue au gouvernement.
Par ailleurs, le 7 novembre, sur RFI, le nouvel archevêque de Kinshasa, Mgr Ambongo, estimait qu’il y avait lieu en RDC, de trouver une solution intermédiaire à la contestation contre la machine à voter en cours. Il a proposé alors que l’on pouvait imprimer des bulletins de vote pour la présidentielle, comme elle n’a pas beaucoup de candidats. Ils sont 21 retenus, au total. Pour les législatives, la Ceni pouvait maintenir la machine à voter.
L’Eglise, un fait privé
Dans son interview sur le média français, le ministre Mende estimait pour sa part que l’archevêque dictait son point de au gouvernement sur les élections. « Le vice-président de la CENCO n’a pas dicté son point de vue, il a juste fait une proposition », précise-t-on dans la réponse. « A ma connaissance, il n’a pas qualité pour juger de ce qui est faisable ou acceptable. Je ne pense pas qu’il ait la technicité pour pouvoir dicter à la Commission ce qu’il faut faire », déclarait-il.
Pour le porte-parole de la majorité du président Kabila, l’évêque catholique est dans une confusion de rôle. Il est, d’après lui, « dans une confusion de genre qui n’est pas de nature à respecter la laïcité de l’Etat », rapporte le site Actualité. C’est peut-être là le début de quiproquo pour le nouveau chef de l’église catholique de Kinshasa et les autorités congolaises.
Mais « les évêques congolais sont des citoyens »
La question n’est certes pas nouvelle. Ses prédécesseurs, à commencer par Mgr Monsengwo, ont été invités depuis le président Mobutu, à de limiter à leurs paroisses. « L’Eglise catholique est un fait privé, madame. La célébrité de tel ou tel de ses membres ne change absolument rien. Nous sommes dans un Etat laïc », a déclaré le ministre Mende sur RFI.
Propos que ne laissent pas passer les services de Mgr Ambongo. « Nul ne le conteste [que l’église est un fait privé]. Dans l’entendement du ministre Mende, les Evêques n’ont pas droit à la parole dans ce pays ; en d’autres termes, il dénie leur citoyenneté congolaise et ils ne peuvent pas s’exprimer sur la situation de ce pays. En tant que citoyens de ce pays, les Evêques congolais ont pleinement le droit de parler de la situation de leur pays.»