La gratuité de l’enseignement primaire, où en est la RDC (République démocratique du Congo)? A presqu’un mois de la rentrée scolaire 2019–2020, la question se pose. D’autant plus que certains parents ne savent pas comment conduire jusqu’à la fin d’une année d’études, des enfants qu’ils inscrivent massivement à chaque rentrée.
D’après la loi sur l’enseignement, l’enseignement de base est gratuite sur toute l’étendue du territoire national congolais.
2020, le début de l’école primaire véritablement gratuite ?
Félix Tshisekedi n’a pas toujours de gouvernement, cette mesure risque de ne pas s’appliquer une fois de plus en RDC. Le nouveau chef de l’Etat a pourtant rappelé, peu après son investiture, l’obligation d’appliquer cette gratuité de l’enseignement de base.
D’une part, la question du maigre budget alloué à l’enseignement congolais ne facilite pas du tout cette gratuité de l’enseignement prévue par la loi. Avec moins de 5 milliards de dollars, le budget annuel ne peut améliorer le secteur de l’éducation nationale.
Les FIP, et la difficile gratuité de l’enseignement primaire
Quel sera alors le sort des enfants des établissements privés, admis au niveau primaire? Si les parents vont continuer à se charger du FIP (Frais d’intervention ponctuelle), les mêmes limites vont ressurgir.
En effet, si le taux de scolarisation a atteint plus de 90% en RDC, d’après la Banque mondiale, c’est en considérant notamment les inscriptions en première année. Inscriptions qui se sont nettement améliorées depuis les campagnes successives pour inscrire tous les enfants à l’école, depuis 2003.
Des préalable pour une école primaire gratuite en RDC
Or, au Congo, le système éducatif ne se penche pas encore sur les conditions nécessaires pour maintenir à l’école les enfants qui y ont été inscrits. Ou encore, de permettre à ces derniers d’achever le cycle primaire.
Les ONG indiquent, par exemple, qu’il y a moins de filles que de garçon qui achèvent le cycle secondaire. Aussi, chaque année, environ 40% de finalistes du secondaire ne satisfont pas aux épreuves nationales. Ce qui veut dire, ils ne peuvent pas accéder aux études secondaires, par exemple.
De l’autre part, l’on constate le manque de volonté politique des dirigeants congolais pour relancer le secteur éducatif national. L’intervention des parents en vue d’accroître les revenus des enseignants, à la suite des grèves successives dès le début de la décennie 1990, a fait que l’Etat n’améliore pas assez bien les conditions de travail des enseignants.
Du chemin à parcourir encore
Du coup, toute gratuité de l’enseignement au primaire, sans préalablement répondu à ces fondamentaux, créerait des tensions dans l’Ensignement primaire tout entier.
Ceci justifie ainsi le manque d’initiatives dans ce domaine, sur le plan de l’amélioration des infrastructures, par exemple. Les établissements scolaires de l’Etat sont à compter aux bouts des doigts. Ils ne pourraient ainsi suffit, pour accueillir tous les enfants censés étudier gratuitement au niveau élémentaire.
Aussi, en milieux ruraux, par exemple, certaines agglomérations manquent d’école, ou des enseignants. Les écoliers, déjà au niveau primaire, sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres pour étudier.
Richard Tujibikile