C’est un travail de plus en plus dangereux dans le monde : celui des défenseurs de l’environnement. Au moins 8 congolais ont péri dans ce cadre en 2018. Et 2019 compte déjà ses éco-gardes tués. Pourtant, sans ces personnes qui alertent sur les dangers à venir, beaucoup de dégâts auraient déjà été commis.
La RDC compte parmi les pays où les défenseurs de l’environnement, ainsi que demandeurs de droits de terres vivent d’importants risques. Huit personnes ont péri. Ce sont particulièrement les éco-gardes. Ils ont péri alors qu’ils veillaient sur les aires protégées, particulièrement dans l’Est de la RDC où circulent de nombreux groupes armés auteurs de braconnage.
Des éco-gardes tués encore en 2019
Le 7 mars, par exemple, des rebelles ont tué Freddy Mahamba Muliro dans le parc national de Virunga. C’était pendant qu’il effectuait un travail de routine avec ses collègues, en territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu. Un autre éco-garde, dans le parc de Kahuzi Biega, a été tué début août 2019. En cause, la coalition des Maï-Maï Shukuru et Kirikicho actifs dans le territoire de Kalehe. Ils ont ciblé le poste de patrouille des éco-gardes.
Alice Harisson, chargée de campagne pour Global witness regrette cette augmentation des attaques. Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, elle estime important de soutenir ceux qui défendent leurs terres et la planète. Elle déplore une « destruction aveugle que sèment sans scrupule les riches et puissants de ce monde ».
Criminalisation des défenseurs de l’environnement
Les pays concernés sont notamment le Guatemala, l’Inde, les Philippines ainsi le Brésil et la Colombie. Certains activistes ont perdu la vie en militant pour l’eau. D’autres, actifs dans le secteur miniers autour des questions de pollution et de transparence, ont été pris à partie par les forces de sécurité gouvernementales. La criminalisation de ces activistes est d’autant plus inquiétante. Puisque, indique Global witness, même les pays « développés » comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont concernés.
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La tendance dans certains pays, en Amérique latine particulièrement, est à criminaliser les défenseurs de l’environnement. Pareil en ce qui concerne les défenseurs des droits à la terre, indique le rapport 2018 de l’ONG Global witness. Elle dénonce ainsi « l’utilisation des lois anti-terroristes et le recours à des poursuites judiciaires agressives » pour réprimer cet activisme. En cause, d’après l’ONG, « les élites les plus puissantes ». Une formule pour désigner parfois des hauts responsables des Etats ou des services publics.
Principalement, l’industrie minière est désignée comme à l’origine de ces actes. Mais il y a aussi les secteurs de l’hydroélectricité, l’agroalimentaire ou encore l’exploitation forestière. Les éco-gardes, ainsi que les défenseurs des intérêts des communautés locales sont souvent visés.