Insécurité. Le mot compte parmi les plus courants dans le Haut-Katanga, depuis maintenant 4 ans. A Kasumbalesa, une ville congolaise à la frontière zambienne, des Congolais vont dormir de l’autre côté de la frontière.
C’est une nouvelle étape dans l’ insécurité qui persiste depuis 2016 à Lubumbashi. A la suite des traques successives des bandits armés, les vols et meurtres touchent intensément Kasumbalesa depuis plus d’un an.
Dimanche 1er septembre, le gouverneur du Haut-Katanga Jacques Kyabula a dépêché son ministre de l’intérieur Bobo Malulu dans la ville. Il avait pour mission de gérer la situation après de nouvelles violences contre les habitants de Kasumbalesa.
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Des semaines avant, le gouverneur s’était lui-même rendu sur place et avait promis de traquer les bandits.
Une insécurité persistante à Kasumbalesa
Même promesse, par ailleurs, en ce qui concerne la ville de Lubumbashi située à près de 90km de là, et où la criminalité n’en finit pas encore.
« Kasumbalesa ne rassure plus… Une ville pour la paix ou pour l’épée », écrit sur Facebook le journaliste Éric Mwilambwe. Il déplore que la ville ait « troqué sa tranquillité contre la dernière génération de l’insécurité qui ne déçoit pas. Certaines familles et autorités locales, celles-là même sensées sécuriser les populations et leurs biens, explique-t-il, préfèrent travailler en RDC pendant la journée et vont acheter le sommeil paisible en Zambie. »
La nouvelle est confirmée par d’autres habitants de Kasumbalesa contactés par Congo Durable dont un journaliste. Certaines personnes vont dormir en Zambie, d’autres à Kinsenda et à Sodimico, au Congo.
Dormir en Zambie, comme à Goma on dort à Gisenyi
Aussi surprenante que paraisse cette pratique, elle a un précédent. Visiblement, caractéristique des zones frontalières en proie à une insécurité qui apeure les habitants. A Goma, dans le Nord-Kivu par exemple, des Congolais vont dormir à Gisenyi au Rwanda après avoir travaillé la journée au Congo.
Ils espèrent ainsi dormir en lieu sûr, même si pour chercher des manucures, des rwandais viendraient dormir à Goma, indique Lebon Kasamira de Habari RDC.
A Kasumbalesa, l’insécurité touche de manière particulière 9 parties, indique le journaliste Éric Mwilambwe. Ce sont : Meleki, Sous-station, Hewa-bora, Bilanga, Musumali, Plateau, Mulowayi et Karavia.
Sur la page Kasumbalesa célèbre on peut lire, par ailleurs, que les gens ont peur désormais de circuler à partir de 20 heures. D’autres ont peur de dormir dans leurs propres maisons.
Didier Makal