Les violences se succèdent, et s’impose l’urgence en RDC, d’établir les limites entre l’ UDPS, le parti du président Félix Tshisekedi, et les motards ou les chauffeurs de taxis-motos.
Trois personnes ont perdu la vie dans des violences les mardi et mercredi 17-18 décembre 2019 à Kasumbalesa. C’était à la suite d’une altercation entre un policier de roulage et un motard.
Les témoignages concordants, et c’est aussi ce que rapporte Actualite.cd, indiquent qu’un policier n’a pas apprécié l’attitude d’un motard qui avait ignoré son ordre de s’arrêter, pendant qu’il faisait passer des écoliers.
La scène s’est passée à la cellule Bilanga, de Kasumbalesa, ville du Haut-Katanga frontalière de la Zambie, plus au Sud de la RDC. C’est là que le motard aurait amené ses collègues, chauffeurs de taxis-motos eux aussi.
La suite, mercredi 18 décembre, a fini dans le sang : 2 morts de plus, en plus d’un premier tué la veille lors de l’altercation.
Militants de l’ UDPS
L’événement a ému les internautes et bouleversé Kasumbalesa. Le trafic a été perturbé vers Lubumbashi, principale destination de nombreux produits qui passent par la frontière zambienne.
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Un député du parti présidentiel, Anaclet Kabeya, ne prend pas de détour. Il pense qu’il y a acharnement sur l’Udps et fait entendre, de ce fait, que l’affaire devient politique.
Puisque, fait-il savoir à Actualite.cd, « Les policiers ont quitté le lieu de l’altercation avec les motards, […] très loin du siège de l’UDPS, pour aller tuer un combattant au siège du parti.»
D’autant plus que, poursuit le député, « il n’y avait même pas d’incident au siège [du parti, Ndlr].»
Combattants de l’Udps ou motards?
Le passage de transporteur (motard) à militant de l’Udps, reste confus dans cette affaire. Il est possible que le motard engagé dans l’altercation avec le policier ait été militant de ce parti. Mais rien n’indique que l’agent de police l’a visé à ce titre là.
Pourtant, c’est sur la piste politique que se voit désormais le conflit. Sur les réseaux sociaux, on voit des morts, un couvert du drapeau du parti. On comprend, à ce niveau-là, les violences ayant atteint le siège du parti présidentiel.
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Mais l’amalgame semble épais. On se rappelle encore, le 3 mars 2019, une scène presque surréaliste au centre-ville de Lubumbashi.
Des jeunes gens, que certains avaient identifiés comme membres du parti Unafec pourtant allié de Félix Tshisekedi, s’étaient affrontés avec des motards autour du marché Mzee Kabila dans une affaire de perception indue de taxe sur la moto.
La rixe avait aussi pris une allure politique. Le président de la jeunesse de l’Udps avait même dénoncé une manipulation politique.
Au final, on peut légitimement se demander si tous les motards sont des « combattants » de l’ Udps. Sinon, quelles sont les limites entre les deux.
Tant que cette confusion n’aura pas été levée, il régnera peut-être encore d’autres violences plus graves encore. Puisque la même tendance a été observée à Kinshasa. Des motards ont eu des problèmes avec des tiers, mais parfois, cela a été posé comme un problème de l’Udps.
Didier Makal