Choisir la chaise pour bloquer la pandémie de Covid-19

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Covid-19, Coronavirus

Tenu à l’écart à cause de la pandémie de Covid-19 (Coronavirus), et conditionné à rester chez moi comme un prisonnier avec une liberté conditionnelle. Je ne manque pas de me heurter devant une interminable liste des questions. Qui suis-je ? Où suis-je ? D’où suis-je venu ? Où vais-je ? Que dois-je croire ? Que m’est-il permis d’espérer pendant cette épreuve ?

De ces questions qui bousculent plus mon fond intérieur qu’extérieur, je me suis proposé de trouver un vrai compagnon de lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19 : la chaise.

Faire de la chaise un compagnon de lutte, c’est accepter de « rester chez moi », nécessaire contre le coronavirus. C’est rendre service à l’autre qui est ma part d’humanité. Réfléchir sur ma vie et ma relation avec mon Créateur et lutter contre la compagnie de Magellan (compagnie de ceux qui aiment faire le tour du monde). La m’apprend à me connaître et à laisser la nature aux dieux, comme le dirait Socrate.

Je fais ici une des possibles réflexions sur une chose : la chaise. Je considère que savoir ce qu’est la chaise dans sa quintessence, sa vocation, sa symbolique dans la vie de l’homme en plein confinement, balise le chemin d’une lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19.

La philosophie de la chaise

De par son origine latine (sella) la chaise est un meuble formé d’un siège, de pieds, d’un dossier. Et parfois d’accoudoirs. Cela en fait, en outre, quelque chose sur lequel ou dans lequel une personne peut s’asseoir. C’est aussi « un ami » pour ceux qui ont compris, pendant ce confinement, que rien ne sert de sortir de chez soi pour trouver le bonheur, sinon créer le malheur.

C’est encore « un ami » pour ceux qui réalisent que la vie mérite, souvent, une réflexion de seul à seul. Ce moment, me permet de dire autrement comme Augustin d’Hippone dans les Confessions quant à sa recherche de Dieu :

« Je vous ai aimée tard, Beauté si ancienne et si nouvelle ! Je vous ai aimée tard. Or, vous étiez au dedans de moi et moi au-dehors, et c’est là que je vous cherchais ; je poursuivais de ma laideur la beauté́ de vos créatures. Vous étiez avec moi et je n’étais pas avec vous, retenu loin de vous par tout ce qui sans vous ne serait que néant. Vous m’avez appelé, vous avez crié, vous avez rompu ma surdité. »

Il poursuit, notant le jet des étincelles, un resplendissement et le refus de l’aveuglement. « Vous avez répandu votre parfum, je l’ai respiré et j’aspire après vous. Je vous ai goûtée, et j’ai faim et soif. Vous m’avez touché, et j’ai brûlé du désir de votre paix. » [Livre 10, Chap. 27]. 

Tout part d’un constat, mieux d’un étonnement -du type philosophique- : Pourquoi quelque chose plutôt que rien ?

Lire | Covid-19 en RDC : le comble de la légerté!

Faisant une herméneutique sur ce qu’est la chaise, j’ai compris qu’elle valait beaucoup pour entrer dans un monde intérieur et s’y rencontrer. De cette rencontre de seul à seul, c’est la réflexion sur ce qui est essentiel, utile et agréable dans la vie qui s’y invite sans évitement aucun.

Pandémie de Covid-19, et savoir s’asseoir

La position assise nous invite à l’écoute de l’essentiel dans le silence, à un intérêt particulier, à une attention soutenue sur le cours des évènements, à ne pas fuir sa propre réalité, à être soi-même.

La philosophie de la chaise invite alors à s’arrêter un instant, et attendre le kairos (le moment favorable) pour se lever, pour s’engager, pour agir. La réflexion assise importe. Il suffit d’avoir « un derrière en plomb » pour comprendre cette incise. De fois, quand le cerveau n’est pas aéré, c’est tout un brouhaha dans la conduite et l’agir de l’humain.

Moi et autrui

Cette philosophie n’est pas à comprendre comme un appel à un renfermement (solipsisme) de soi. C’est sous le risque d’être comme une tombe. Mais il s’agit d’une contribution ou un conseil pour lutter ensemble contre la propagation de cette pandémie

Comme philosophie, elle invite, non pas à vivre les « uns à côté des autres », mais « les uns avec les autres ». Et cela, dans et par des moyens de communication à distance. Moyens susceptibles de renforcer amplement les relations. L’homme est alors, et reste un être-avec-autrui, à distance ou non. 

Cette philosophie apprend, par ailleurs, le sens de discernement. Elle apprend à tirer de l’ancien quelque chose de neuf et à équilibrer le sens de la vie. Elle invite à un bilan solitaire pour mieux décoller après cette épreuve.

Ensemble, luttons contre la propagation de Covid-19 en respectant ce qui nous est demandé et nous vaincrons !

Jean-Luc Mulyanga,

chercheur en Philosophie

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3 commentsOn Choisir la chaise pour bloquer la pandémie de Covid-19

  • Cette maladie es non seulement mortelle mais elle cause aussi une maladie qui est venu nous montrer a quel point que nous sommes tous fragile, peut importe la couleur et la classe sociale, et c’est aussi une occasion de méditation et de prise de conscience sur le but que nous attribuons a nos vies, merci j.l.m pour cette réflexion ?

  • Très intéressant au grands esprits les grandes réflexions

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