« Il n’y a pas d’expériences négatives pour une vie nationale ». Il n’y a en réalité que des expériences qui amènent les peuples « au réveil et à l’éveil ». C’est en substance ce que dit l’écrivain Didier Mumengi, ancien ministre de la communication du président Laurent-Désiré Kabila. Dans un « plaidoyer » sur le réveil de l’esprit congolais alors que Coronavirus apeure les Congolais, il note ainsi un moment à saisir.
Dans son « Ultime procès », sur le Coronavirus qui a déjà touché près de 70 personnes et tué 8 autres en RDC, Didier Mumengi dresse un état de lieux sans complaisance de l’esprit congolais, en sorte d’être des Congolais qu’il voudrait exorciser à partir de la crise en cours.
Coronavirus, un feu sous le pied d’un dormeur
Pour commencer, l’écrivain note que Covid-19, malgré le mal qu’il cause au monde, et au Congo déjà sur le plan humain et de l’économie qui s’en trouve ébranlée, vient obliger les Congolais, les dirigeants surtout, à se réveiller.
Il s’agit, en fait, d’une prise de conscience des égarements qui ont fait qu’au Congo, les dirigeants ont cessé leur devoir premier : celui de gouverner. C’est-à-dire, se préoccuper avant tout de leur population, de son bien-être.
Il a donc fallu une si tragique circonstance, pour « nous forcer au réveil », c’est-à-dire, à cesser « d’obéir qu’à l’esprit du mal » qui a extirpé en plusieurs dirigeants « tout sentiment d’humanité, de pitié et de tendresse pour leur peuple », écrit Didier Mumengi.
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Ainsi, à cause de Coronavirus, écrit-il, « le discours politique s’est aussi extirpé de sa léthargie sexagénaire » pour accueillir l’envie réflexologique de se protéger, de survivre à la menace en face.
Conscience d’une nation
Alors, commente l’écrivain, plus de voyages hors du pays, plus d’évacuation sanitaire comme d’habitude aux frais de l’Etat, plus de bars… « Tout est ramené à l’essentiel » et « on se souvient qu’on a une patrie ». L’Etat ordonnance alors le permis et interdit. C’est pourquoi on ferme les frontières, par exemple.
Mais l’essentiel, auquel l’écrivain invite les dirigeants congolais, se résume comme le montre la crise de Coronavirus, à la prise de conscience du fait que sans une prise en compte de l’intelligence collective, il n’y a pas de changement possible des sociétés.
Source : Présidence de la République, Twitter.
C’est pourquoi Mumengi écrit que pour une fois, les dirigeants de la RDC se rendent à l’évidence qu’ils n’ont pas besoin d’applaudisseurs, pas de pasteurs spécialistes des miracles et moins encore des féticheurs.
Mais que la nation a plutôt besoin des scientifiques.
« Le docteur Muyembe devient le personnage central ce la nation. Personne ne lui demande ses origines tribales. Est-il chrétien ou musulman? On en a cure. Tout le monde n’a d’yeux que pour son savoir, sa science et sa compétence », écrit Didier Mumengi dans son plaidoyer.
Les conditions d’un réveil congolais?
Ainsic conclut-il, à quelque chose malheur est bon! Les dirigeants congolais ont, à travers la crise de Coronavirus, le devoir d’aller de l’avant dans la responsabilité envers la patrie.
Faudrait-il criminaliser le maintien des avoirs à l’étranger pour tout dirigeant congolais? Le Congo va-t-il continuer à importer ce qu’il n’a pas ou il faudrait dorénavant « donner une économie à la nation »?
L’écrivain poursuit les questionnements sur l’établissement d’un système de santé sûr et fiable, de sorte que cessent les évacuations sanitaires à l’étranger.
Pareil quant à l’amélioration du système éducatif national tout entier… bref, se sévir de la crise de Covid-19 comme « un tournant » pour enfin s’en servir comme moment de réveil.
Et pour cela, pour un réveil réussi, Didier Mumengi pense qu’il faut en amont prendre conscience de son sommeil. Sinon, il n’y a pas de réveil possible.
Didier Makal