Indispensable pour le développement de la RDC, la cohésion nationale est en péril. La situation devient telle que le président Félix Tshisekedi a appelé les membres du gouvernement à travailler plus pour le pays. Plutôt que pour leurs plateformes politiques.
Au total, 65 ministres composent le gouvernement Ilunkamba, en RDC. 42 sont du FCC et 23 du CACH, deux plateformes comprenant en leur sein une myriade de partis politiques. Cela aurait pu servir à renforcer la cohésion nationale.
Seulement, derrière cette pléthore se cacheraient des programmes politiques improbables. Surtout, des ministres seraient près à plus rendre compte à leurs partis ou regroupement qu’à la République. Ce qui, en termes de cohésion, pose des questions.
Cohésion nationale pour l’émergence de la RDC
installé au frais de sa véranda dans le quartier Kasapa, à Lubumbashi. Matope Lunfukwe constate que les programmes politiques en RDC restent troubles.
“Déjà sans programmes clairs, ce sont des propos des autorités qui frôlent le tribalisme, des sorties médiatiques provocatrices qui clivent les congolais”, indique-t-il.
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A un jet de pierre de là, Gérard Mbuyu considère que l’émergence de la RDC dépend en grande partie. Sinon totalement de l’unité du peuple congolais!
“La cohésion nationale est indispensable pour l’émergence de la RDC. Mais depuis un temps, elle on croit qu’elle est plutôt en péril. Puisque, par exemple, les autorités qui devaient donner l’exemple d’unité et de dévouement s’attachent à des groupes”, dit Gérard Mbuyu. Plutôt qu’à la République. Cela aiderait à changer des mentalités. Ce qui implique, avant, de changer de méthodes pour mettre fin aux conflits sous toutes leurs formes.
Une marche trouble du pays
Dans l’autre sens, au Quartier Kalubwe, Chirac Nkulu regrette que “les Ministres Congolais alignent avant tout leurs coins d’origine, puis leurs plateformes politiques, au lieu de fédérer le peuple autour d’un idéal commun”.
Se grattant le front par son annulaire, il poursuit en disant que le gouvernement doit assurer la représentativité nationale, et œuvrer pour le bien-être du peuple.
Pour Judith Léa, assise devant chez elle, c’est la marche même du pays qui est confuse. “En RDC, on dirait que les autorités se disputent en permanence le volant pour conduire la nation. Il est difficile de savoir où l’on va considérant les projets divergents des autorités, même quand elles appartiennent à une même famille politique”.
Riche en ressources naturelles, la RDC reste parmi les pays les plus pauvres de la planète. Outres les problèmes liés à la gouvernance, le tribalisme, le régionalisme et autres anti-valeurs contribueraient sensiblement à la pauvreté du pays.