RDC : la peine de mort pour décourager la criminalité ?

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Depuis un temps, la criminalité urbaine hausse d’un cran en RDC. À Lubumbashi, ville du Sud-Est du pays, des vols, viols et turies de rue à rue éclatent. La situation devient telle que beaucoup envisagent la levée du moratoire sur la peine de mort.

Ainsi, ils espèrent lutter contre la criminalité urbaine, avec l’idée d’une peine de mort qui serait dissuasive. En recourant à la peine de mort, jamais abrogée au Congo, même si elle ne s’applique plus. Très vite, c’est Adam Bombole qui a lancé le débat. Dans son tweet, ce président national du parti politique EccoOfficiel a constaté que « la récurrence des viols et tueries jadis localisés dans les zones en conflits, envahit les grands centres urbains »

Et que cela « nous interpelle et nécessite la levée du moratoire sur la peine de mort. Le système carcéral actuel ne punit pas suffisamment les auteurs de ces crimes » a-t-il conclu.

Criminalité urbaine endeuille en RDC

En effet, Entré en vigueur en 2003, ce moratoire suspend toute exécution de mort en RDC. Acte qui tend d’ailleurs à abolir cette peine. En plus qui guide désormais beaucoup d’instruments juridiques dont la plupart ont été adoptés à partir de 2003.

C’est le cas de la constitution de 2006 qui ne contient aucune disposition sur la peine de mort. De surcroit, ses articles 16 et 61 consacrent la sacralité de la vie humaine. Aussi le caractère indérogeable de la vie humaine.

Lire | La criminalité à Lubumbashi, le ministre Bobo Malulu perd son poste

De même, la loi n°06/018 de 2006 a abrogé la peine capitale en cas de viol suivi de mort. Une peine qui serait muée en servitude pénale à perpétuité. Pareillement, la loi n•09/001 de 2009 affirme que nul individu ne peut être condamné à mort pour des crimes commis avant ses 18 ans.

De ce fait, François Mukandila constate même que « la peine de mort n’a jamais réglé la criminalité. Le droit à la vie est sacré. L’Etat n’est pas vengeur»

Peine de mort pour la paix à l’Est de la RDC

Mais la tendance abolitionniste de la peine capitale continue à diviser en RDC. A l’est du pays par exemple, beaucoup verraient dans cette peine une solution aux formes exacerbées de la recrudescence criminelle. C’est dans ce sens que le 13 septembre 2016, Julien Paluku, alors gouverneur du Nord Kivu, avait publié un communiqué de presse.

Dans ce communiqué, il avait recommandé au parlement, et au gouvernement de suspendre pour une durée de 2 ans le moratoire relatif à la peine de mort. L’objectif était que les services de défense et de sécurité maîtrisent la situation sécuritaire.

Aussi, la loi de mise en oeuvre du statut de Rome signée le 31 décembre 2015 a haussé le ton en faveur du maintien de la peine de mort.

Peine de mort, une mesure de dissuasion

Une approche que soutiennent finalement plusieurs congolais. Parmi lesquels Isaac Isaka qui pense que « la peine de mort ne réhabilite pas le coupable, mais cela est plutôt pour ceux qui oseront commettre le même crime. Décourager le potentiel bandit»

Abondant dans le même sens, Marius Bambessa, juriste et activiste politique dit « je n’ai jamais été favorable à l’abolition de la peine capitale. Ceux qui nous l’ont amené pratiquent d’une certaine manière cette peine. C’est la seule peine qui peut dissuader les tueries».

En RDC, la dernière exécution de la peine de mort a eu lieu en 2003. En 2018, 41 personnes ont été condamnées à mort. Mais une année après, soit en 2019, les membres nouvellement élus du parlement congolais se sont réunis afin de discuter des prochaines étapes. Aussi de définir une feuille de route pour l’abolition de la peine capitale en RDC.

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