Au départ un mouvement parti d’un vent de résistance, et d’autodéfense, les Bakata Katanga inquiètent de plus en plus dans le Haut-Katanga. Surtout que visiblement leurs revendications deviennent plus socio-économiques que sécuritaires. À Lubumbashi par exemple, pendant deux jours, soit du vendredi 25 septembre au samedi 26, ces miliciens ont tenté une nouvelle incursion.
Les Bakata Katanga font encore parler à Lubumbashi. Et ce, après une tentative d’incursion d’il y a seulement 5 mois. Mais cette fois-ci l’affaire prend des allures très inquiétantes. Pendant 2 jours, des tirs nourris se font encore entendre à travers la ville. Et le soleil s’est levé sur des corps sans vie jonchant les grandes artères de Lubumbashi.
Les Bakata Katanga n’en finissent pas à Lubumbashi
Face donc à cette persistance et répétition d’incursions, plusieurs interrogations refont Surface. D’autant qu’un groupe d’autodéfense n’est pas naturellement censé opérer dans une grande ville où les moyens militaires sont imposants. Surtout que les rebelles réussissent à traverser des quartiers entiers, et planter leur drapeau cessecionniste au cœur de la ville. Situation qui tend par ailleurs à révéler de l’incompétence dans l’armée, et dans les renseignements congolais.
A ce titre, les Bakata Katanga seraient différents d’autres may may connus à l’Est du pays. Plusieurs en effet opèrent dans les milieux ruraux, et ont des revendications de protection de leurs communautés.
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Sur ce point exactement, des Congolais soupçonnent des manipulations politiques. Et à propos, des rapports et mémorandums de la société civile ont pointé la responsabilité des hauts placés dans l’armée, et dans les institutions de la République.
Kinshasa n’arrive pas au bout des Bakata Katanga
Par ailleurs, on se souvient qu’en date du 10 Avril 2020, le vice premier-ministre et ministre de l’intérieur Gilbert Kankonde avait dirigé à Lubumbashi une série de réunions de sécurité. Il était à la tête d’une forte délégation constituée principalement des hauts officiers de l’armée. Aussi des députés nationaux et quelques membres du gouvernement Ilunkamba.
Quelques jours avant, les Bakata Katanga venaient de tenter une nième incursion dans quelques villes et territoires du Haut- Katanga et du Lualaba. Seulement, à l’issue de ces consultations, conséquences de l’activisme des miliciens Bakata Katanga dans la région, quelques demandes formulées font quand même hisser des sourcils.
Le fédéralisme vivement souhaité dans le Haut-Katanga
En effet, les participants avaient notamment appelé le gouvernement central au respect strict de la retenue à la source de 40 % , c’est selon ce qu’indique la constitution de la RDC. Sans satisfaction de cette condition, les participants avaient laisser transparaître la possibilité de reprise des hostilités dans la région.
A ce sujet, hormis la ville-province de Kinshasa, le Nord-Ubangi, et l’équateur, fin juillet, les 23 autres provinces n’avaient toujours rien perçu du gouvernement central au titre des investissements prévus dans le Budget 2020. Est-ce une des raisons de cette nouvelle tentative d’incursion ? En tout cas plusieurs hypothèses tendent à le confirmer.
Aussi, les participants avaient exigé l’initiative de la procédure constitutionnelle. C’est celle demandant le fédéralisme afin de déposer comme une pétition à l’Assemblée nationale. Acte qui tarderait encore à venir, et qui pourrait également énerver quelques esprits des Bakata Katanga.