Juriste de formation, elle évolue désormais entre stylos et micro, et cela dure depuis 25 ans. Denise Maheho est une journaliste, une épouse et une mère devenue modèle professionnel pour beaucoup de jeunes. De la RTNC à la Radio Okapi et maintenant à la RFI, voici le parcourir d’une au figure journalistique de Lubumbashi.
Pour cette fois, Congo Durable vous amène à la découverte de Denise Maheho, un parmi d’autres profils aux parcours élogieux. Du haut de sa cinquantaine, elle se dévoile à nous et à vous à travers les lignes qui suivent.
Comment je suis devenu Journaliste ?
Je n’avais jamais pensé faire le journalisme. Mais un jour de 1996, je rencontre un journaliste de l’agence zaïroise de presse, AZAP. Il m’annonce l’ouverture d’une antenne de l’actuelle RTNC (Radio Télévision Nationale Congolais) à Kalemie. Cela devait intervenir pendant la période au cours de laquelle le pays était divisé en trois parties avec trois pouvoirs différents.
Ce monsieur me proposera de suivre une formation de mise à niveau en journalisme. A l’issue de celle-ci et après un test, je suis retenue au sein de la toute première équipe de la RTNC/Kalemie en 1997. D’abord comme reporter, puis présentatrice avant de devenir secrétaire de rédaction.
En mai 2002, la radio Okapi de la mission onusienne en RDC devait ouvrir ses portes à Kalemie. Je n’avais pas postulé mais mon nom avait été proposé par le chef du bureau de la FAO/Kalemie. Puisque j’ai beaucoup travaillé avec le bureau FAO en assurant la couverture de ses activités. Et mon nom est alors retenu avant de me passer à un test oral et écrit. C’est ainsi que commence mon histoire avec la Radio Okapi sur les 17 années qui suivront.
À la Radio Okapi/Kalemie, j’ai travaillé pendant 3 ans avant mon transfert à Lubumbashi, en 2005. Ici, je suis prise d’abord comme reporter, puis comme secrétaire de rédaction. En juin 2019, la fermeture du bureau de la MONUSCO Lubumbashi est signée. C’est là que s’arrête notre relation. Et depuis septembre 2019, j’ai rejoint l’équipe de RFI où je travaille comme correspondante à Lubumbashi.
Mon inspiration dans le monde du journalisme
Quand mon père écoutait la RFI en ondes courtes à l’époque, il y avait une voix qui m’avait marquée, celle de Laurent Sadou, paix à son âme. À force de l’entendre, il était devenu mon idole et je voulais l’imiter dans la présentation du journal. C’est la première motivation.
La deuxième, c’est la capacité qu’ont les journalistes à observer, à entendre, à toucher certaines réalités, à aller sur le terrain même dans des conditions extrêmes, et enfin produire l’information pour l’intérêt des auditeurs, téléspectateurs et lecteurs. Mais passion, c’est la radio.
Je suis juriste de formation. Mais , je me suis formée, je me suis laissée modeler par mes encadreurs, j’ai appris et je continue à apprendre le métier jusqu’aujourd’hui. C’est la seule façon pour moi de m’améliorer et être compétitive.
On peut s’en douter, mais le journalisme est très exigeant, il demande d’être flexible, d’ être humble et d’apprendre des autres. Il faut travailler dur avec rigueur et discipline, de la flexibilité et la volonté de toujours apprendre pour mieux faire.
La Radio Okapi m’a beaucoup formée et aujourd’hui, c’est la RFI qui poursuit mon encadrement aujourd’hui.
Femmeetjournaliste professionnelle malgré tout
Etre sur le terrain, gérer mon foyer, faire face au regard des autres et prendre des risques parfois démesurés. C’est le quotidien de toute journaliste femme. Je sais produire une information de qualité, maintenir l’harmonie dans ma famille et rester une femme normale. Le tout passe par une discipline et une organisation personnelle rigoureuse.
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Les préjugés ne me dérangent pas parce qu’ils ne peuvent qu’être là. Je sais au moins qu’on ne peut se faire respecter que si on sait se respecter soi-même. Cela permet souvent de changer les regards portés sur nous par la société. Mais c’est évident qu’être une femme mariée et travailleuse n’est pas aisé.
Malgré injustices, préjugés, menaces, etc., ce sont mes objectifs qui me conduisent. Aussi, je pense qu’une femme travailleuse, journaliste ou pas, doit entretenir une relation de confiance avec son conjoint et savoir maintenir l’équilibre entre son métier et son foyer.
Voilà ce que nous partage Denise Maheho, une juriste qui semble avoir trouvé sa voie sans y avoir jamais pensé. Comme quoi, on ne peut échapper à son destin. Il finit lui-même par vous rattraper.