Au dépôt d’outillages des Forces armées de la RDC, au quartier industriel de Lubumbashi, un incendie a fait des ravages la nuit du 1er juillet. Parmi les victimes, près de 140 familles n’ont plus de logement. C’est en tout cas ce qui est affirmé sur place, appelant au secours.
Le désastre a transformé en immense brasier le seul bâtiment du lieu où étaient salement entassées de nombreuses familles militaires. Ce n’était pas viable, mais ne plus rien avoir est pire. Les pompiers ont pu maitriser le feu mais quatre personnes avaient déjà péri : une femme et ses trois enfants.
Des vies brisées, des cœurs inconsolables
Après l’incendie, les lames et le chagrin ne faiblissent pas. Les victimes désolées décrivent leurs misères qui vont en s’empirant. Entre les tas de débris diffusant une odeur de fumée, un militaire zigzague en poussant sa brouette chargée de quelques restes ménagers presque consumés. Depuis plusieurs heures, il ne cesse d’évacuer sa maisonnette qui a perdu la toiture. « Voilà ce qui étaient mon ordinateur et mon ventilateur », indique-t-il sur un ton chargé de regret.
Le plus dur encore pour lui, « c’est de penser à reprendre la vie à zéro ». Pourtant avant l’incendie, il tenait une petite alimentation bien achalandée qui soutenait sa vie. Et à environ 10 mètres de lui, une femme déroule soigneusement une bâche pour la sécher « les enfants et nous-mêmes passons nuit sur des bâches que nous avons obtenues grâce aux autorités locales, mais c’est très pénible », explique-t-elle. Difficile d’aborder cette nouvelle vie pour elle.
Sa plainte est partagée par une autre femme dont le regard reste rivé sur les enfants qui jouent paresseusement dans la cour vague du camp. Elle regrette que « le moral des enfants soit entamé alors que débutent les examens de fin d’année scolaire ». Dans ses explications, elle évoque l’examen national de fin d’études primaires qui vient de débuter. La peine se lit dans ses yeux difficiles à fixer.
La promiscuité, un autre problème important
Sur le terrain, la menace est encore là. La structure de l’ancien bâtiment parti en fumée menace de s’écrouler. En plus, ici règne une promiscuité indescriptible, et c’est comme c’est dans tous les camps les plus proches. Beaucoup de familles espèrent que le gouvernement provincial ou national agisse enfin. Ce drame devrait interpeler les décideurs rien que construire des logements descentes dans les camps militaires.
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« La promiscuité fait partie des causes qui empoisonnement la vie dans des camps militaires », se plaignent plusieurs femmes trouvées sur le lieu du drame. Et c’est vrai. Car non loin de là, les civils habitent au Camp Major Vangu censé appartenir aux militaires exclusivement. Certaines indiscrétions révèlent même que des militaires y sont locataires alors que des civils sont propriétaires. Inconcevable, si c’est prouvé.
En attendant l’intervention du gouvernement, pourvu qu’il vienne, beaucoup effectuent déjà quelques travaux d’érection des tentes pour un abri provisoire. Des initiatives privées qui sont loin d’apaiser les ombreuses familles éprouvées.
Willy Mbuyu