Atteindre les villages par route, la pénible mission partout en RDC

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Atteindre les villages par route n RDC

En RDC, le territoire national est essentiellement rural. Les villages prédominent et sont généralement loin des villes avec un accès difficile, parfois impossible. Dans certains cas, voyager vers les villages est le plus gros risque à prendre, du moins quand il y a une route, aussi invraisemblable soit-elle.

Par exemple au Haut-Katanga, une des provinces congolaises, s’il y a des routes vers les territoires les plus éloignés, leur état est pitoyable. Avec les voitures, on n’ose pas. Or, même les grands bus y laissent leur beauté. Il faut alors oser avec les camions, se faisant transporter comme des colis. C’est d’ailleurs le choix des commerçants.

Des réalités qui découragent les ambitions

Sur ces routes, presque des routes de l’enfer, les obstacles au développement s’additionnent. D’abord, une kyrielle des services qui se revendiquent le caractère officiel, tracassent et volent carrément les voyageurs. Une taxe par-ci, une autre par-là, et à la fin certaines ambitions se mesurent. Pourtant, ces services sont souvent inconnus de l’État.

Puis, il y a l’état désastreux des routes. Une épine dans le pied de tout voyageur mais obligé de faire avec s’il ne peut renoncer. Les provinces sont difficilement reliées entre elles, les territoires intérieurs souffrent autant et pire.

De Lubumbashi dans le Haut-Katanga à Moba dans le Tanganyika, le voyage est terrible sur la nationale N°5. Les camions sont vétustes, les routes horribles. Un cocktail pour rapprocher les voyageurs de la mort. À peine 150km sont couronnés et donc praticables, de Lubumbashi à Kasomeno. Le reste du trajet est simplement Infernal. En saison de pluie, il faut parfois compter des semaines pour relier les deux points.

Lire aussi : Routes de la RDC: à la queue du classement de global economy

Conséquences, certains ressortissants de des régions de l’intérieur du pays ne les visitent plus. Or, ces milieux produisent beaucoup de ce qui est importé pour l’alimentation dans les villes. Mais bien souvent, ces produits essentiellement agricoles pourrissent dans les champs et les greniers. Pas moyens de les acheminer vers les centres urbains parce qu’il n’y a pas de route.

Malgré tout, la ruée ne s’arrête pas

Des taxes qui froissent les commerçants, mais le trafic ne s’arrête pas. A Lubumbashi par exemple, les arrivées et des départs se poursuivent au parking de la Commune Kenya chaque jour. Des commerçants se précipitent au pied des camions pour acheminer leurs marchandises vers les villages du Haut-Katanga, des marchandises importés. Pourtant dans ces villages, il y a aussi à vendre mais sans preneur.

Dans la commune Kenya à Lubumbashi se trouve le plus grand parking pour les départs vers Pweto. Julie Mwewa, la cinquantaine, doit braver l’ardeur du soleil. Elle bondit sur un tas de marchandises pour trouver ses poissons. Elle va charger du poids à l’intérieur de la province. « Là, j’espère acheter le kilo à 10 000FC (5$) pour le revendre à 18 ou 20.000 FC à Lubumbashi », monologue-t-elle.

Mais même avant d’entamer son long voyage, elle affronte déjà les taxes et des dépenses incroyables. Ses lamentations révèlent une commerçante agacée. « Déjà au parking, regrette-t-elle, il ya des médiateurs, les agents de la mairie, voire ceux de l’ANR (renseignements) qui nous demandent de l’argent ». Et ce n’est que le début de ce qu’elle devra payer.

Des barrières à franchir, il en existerait au moins de 4 sur l’axe Lubumbashi-Pweto. Ce sont les plus importantes. Ce, sans compter les prix de transport qui frôlent les 100.000 francs congolais ou 50$.

Ces chauffeurs qui risquent tout

Penché sur son volant grand format, Luanika Useni transporte des produits manufacturés, parfois du matériel de construction depuis 5 ans. Pour attendre Kilwa, territoire avant Pweto. « C’est vraiment une route qui fatigue les camionneurs », regrette-t-il. De là, il lui faudra encore 2 à 3 jours pour arriver.

Un chemin de la croix que les gouvernants auraient pu éviter au peuple. Malheureusement, les priorités semblent ailleurs. Les choses pourraient-elles s’améliorer ? Possible, en effet. Mais là, il faudrait de nouvelles politiques publiques, nouvelles pratiques, et une vraie connaissance de réels problème de chaque région.

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