La route des poids lourds, l’une des plus importantes de Lubumbashi, reste aussi l’une des plus risquées. Pour cause, sa signalisation demeure très faible, parfois obsolète, près d’une décennie après sa construction.
Longue de 27,4 km, la route des poids lourds relie les routes Kasumbalesa, Kipushi et Likasi. Réalisée par la société chinoise CREC-7 à partir de 2015, son coût était évalué, en 2018, à près de $48 millions, selon l’Agence Congolaise de grands travaux, un service public spécialisé.
Cette route épargne le centre-ville de Lubumbashi des encombrements et des bouchons sur des kilomètres. Surtout pour que, les poids lourds, transportant parfois des substances dangereuses comme les acides, ne pullulent plus en pleines agglomérations.
Une route des poids lours envahie …
Mais cette route, du fait de son ouverture aux poids lourds, connaît régulièrement des accidents. Puisque des poids légers l’empruntent aussi, ainsi que les piétons.
En effet, contournant la ville habitée, cette route a été tracée dans la périphérie de la ville, de l’ouest vers le nord. La ville l’a vite rejointe, et même dépassée. Depuis, elle ne sert seulement plus qu’aux poids lourds.
Ceux-ci y roulant souvent à vive allure, tombent souvent nez-à-nez contée des obstacles à éviter. Conséquence, des accidents très meurtriers endeuillent souvent la ville. Bien plus, et c’est le plus illustratif des problèmes que pose cette route, c’est qu’elle n’a presque pas du tout de signalisation.
Pas du tout de signalisation
Il faut une nuance à cette affirmation. Puisque par endroit, des panneaux annoncent des ponts. En plus, en juillet 2022, les services de prévention ont marqué des tracées au sol. On peut encore les voir, et c’est la principale signalisation.
Pas de limitation de vitesse, pas de signalisation de sortie d’école, pas de panneaux indiquant des virages à risque. On n’en trouve pas non plus à plusieurs montées et descentes. Et les conséquences sont parfois graves.
Non loin de la sous-station moyenne tension de Karavia, un camion remorque a manqué son virage. Il reste renversé sur le côté, du côté de la sous-station, vers la cité Karavia. On peut imaginer le risque
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Plus de 24 heures après l’accident, l’engin ne connaît pas d’évacuation. Ses sacs, vraisemblablement chargés de pâte de cobalt, restent coincés entre la carrosserie et la tranchée dans laquelle le véhicule s’est coincé.
À droite, à peine un espace suffisant pour le passage d’un camion, sépare un pylône électrique et le camion accidenté. Il sépare les deux voies d’une même route, chacune constituant un virage. Aucune signalisation ne les précède sur les deux voies dans les deux sens.
Route tueuse
La circulation peut se compliquer encore davantage quand les véhicules à deux roues, les motos qui servent de taxis, s’engagent sur cette route de poids lourds. Ils zigzaguent, effectuent des dépassements soudains, et essaient parfois d’aller plus vite.
C’est ainsi qu’en début de l’année, un camion a percuté un taximoto qui avait osé une telle manœuvre. Le conducteur ainsi que deux écoliers qu’il transportait ont perdu la vie. Au sol, au sortir d’une école, au moins deux enfants auraient été aussi blessés. Mais dans l’avenir, cela pourrait encore être évité si on agit conséquemment.
CD
