La Chine a suspendu toute subvention aux investissements chinois en RDC. C’est la conséquence du rapprochement entre Kinshasa et Washington. En effet, les Chinois accusent l’administration Tshisekedi de particulièrement favoriser les investissements américains. Ce serait pourtant une intolérance à l’établissement de l’ordre qui fait se lamenter les Chinois.
Au cours d’un échange avec un opérateur économique chinois, un constat se dégage : la Chine n’est pas contente de la posture actuelle de la RDC. Cette année serait la pire pour les investisseurs chinois que Kinshasa serait en train d’étouffer au profit des américains. Tel est le climat des affaires depuis l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir, en 2019, assure cet interlocuteur.
Chang, c’est son nom. Il avoue que les affaires ne sont plus favorables aux Chinois en RDC à cause du traitement que Kinshasa réserve à leurs dossiers miniers. Il fait référence aux contrats sino-congolais dans lesquelles s’inscrivent notamment les entreprises Sicomines, Tfm ou encore Comus. Pourtant, note-t-il, les Chinois sont les plus grands investisseurs dans ce secteur.
C’est à la suite de ce constat que la Chine a levé une option plutôt défavorable à la RDC. En effet, le géant asiatique a bloqué les subventions destinées aux entreprise chinoises au Congo Kinshasa. Entre-temps s’alimenterait un doux conflit entre chinois et américains à cause de la RDC.
Ces Chinois qui adorent les désordre
Dans l’analyse chinoise, Kinshasa serait devenu anti Pékin. Mais la réalité est toute autre. En effet, la plupart des opérateurs économiques expatriés qui œuvrent en RDC s’y amènent et s’installent souvent grâce à un visa touristique. Et c’est à peine s’ils le renouvellent, parfois en complicité avec certains services publics.
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Pour rétablir l’ordre, des dispositions sont prises au ministère des affaires étrangères via la direction générale de migration. Celle-ci devient de plus en plus regardante, assure-t-on, dans l’octroi des visas. Une situation que les chinois n’apprécient guère. Ils y voient une limitation des arrivées chinoises en RDC alors qu’ils étaient déjà habitués à y venir n’importe comment.
Les visas sont désormais limités et pour Chang, ce n’est pas de l’ordre mais une attaque contre les intérêt chinois. « Le refus d’accorder le visa aux Chinois n’a rien d’ordre, assure Chang. Cela, ajoute-t-il, prouve simplement que monsieur Tshisekedi a choisi de nuire à la Chine au profit des Américains qui n’investissent plus rien après la cession de TFM ».
La RDC veut l’ordre, mais …
Les chinois, indo-pakistanais, Libanais et tant d’autres expatriés travaillent en RDC généralement sans papiers conformes. Ceci entre autres concours à la mise en place d’une procédure de réorganisation du secteur des affaires au pays. D’où des contrôles conduits par les inspecteurs du travail et le service de migration dans les entreprises pour persuader les expatriés à se conformer à la législation.
Pour les Chinois, ces contrôles énervent. Pourtant aucun pays ne laisserait pareille situation perdurer, et la Chine non plus. Il est de notoriété publique que les Chinois, par exemple, déclarent à peine les différents impôt à l’Etat. Et ceux qui le font seraient dans le jeu de la manipulation chiffres. Autant pour les cotisations aux différentes caisses sociales et professionnelles.
Cependant, l’inquiétude c’est que plusieurs échappent à ce contrôle, usant des magouilles, de la corruption et des trafics d’influence. Les Congolais commis à ces contrôles pourraient moins aider le pays qu’il ne le faut. L’ordre, d’accord, mais avec un personnel affamé et parfois sans discipline ? Kinshasa doit s’assurer d’avoir bien armé ses hommes.
Contre la Chine c’est contre le développement interne ?
Chang ne lâche rien. Il croit toujours que Kinshasa est malhonnête envers la Chine. Entre-temps, lui-même évolue en RDC. Il note que les Africains éveillés qui ont su profiter de l’amitié chinoise, le cas des Tanzaniens. « Si la Tanzanie a pu se développer ces cinq dernières années, c’est grâce au partenariat entre l’administration Magufuli et la Chine, quoique l’Amérique l’ait éliminé à cause de son courage ». Le souhait chinois c’est que Kinshasa tourne le dos aux Etats-Unis.
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En ce temps où les enjeux miniers sont tournés vers le Lithium dont la RDC possède une bonne réserve à Manono dans la province du Tanganyika, les Chinois s’inquiètent. Certains y ont déjà acquis des carrés miniers mais l’administration congolaise dans sa position actuelle fait des hésitations. Ils souhaiteraient que les exploitations commencent après le mandat du président Tshisekedi, soit après 2023. Ils espèrent donc qu’un nouveau président soit élu à la tête de la RDC et qu’il soit plus flexible.
CD