Les opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs se poursuivent en RDC. Dans la première aire opérationnelle, la CENI a clôturé les opérations, le 17 février. C’est le cas à Kinshasa, à l’Equateur et au Kwango, après 25 jours de prolongation.
La prolongation a été décidée dans le but récupérer le retard dû notamment aux problèmes techniques. Une aubaine pour les retardaires notamment. Mais malgré tout, plusieurs électeurs n’ont pas pu être enrôlés.
On n’est pas enrôlé, on ne vote pas non plus
Sur le nombre d’électeurs attendu, la commission électorale affirme avoir enrôlé plus de 75% dans la première aire. Ce qui implique que près de 25% des électeurs ne se rendront pas aux urnes aux prochaines élections.
Jeff Tshitamba, enseignant en sciences politiques fait observer que « ceux qui ne se sont pas faits enrôler seront privés du droit de vote ». Toutefois, il précise que « ne pas s’enrôler est un droit » autant que s’enrôler. Par ailleurs, voter est à la fois un droit et un devoir. Mais il faut d’abord être enrôlé.
Pourtant, être privé du droit de vote implique le fait de subir les choix des autres. C’est ce que déplore l’enseignant qui rappelle que « ceux qui ne s’enrôlent pas n’auront pas non plus la possibilité de choisir leurs dirigeants ».
Aussi, la carte d’électeur en RDC, tient lieu de carte d’identité. Les données de l’enrôlement des électeurs permettra de produire des cartes d’identité, assure la commission électorale. Or, certains considèrent qu’avoir un passeport suffit. Affirmation que réfute Jeef Tshitamba. Pour lui, « le passeport ne remplace pas la carte d’électeur ».
Des difficultés contre les électeurs
Les centaines d’électeurs non enrôlés sont en partie des victimes. Si certains n’ont manifesté aucun intérêt envers le processus, d’autres ont subi les caprices techniques et organisationnelles. Des dysfonctionnements dans les centres d’enrôlement, des ordinateurs qui lachent, des cas de corruption, etc. ont découragés les uns et retardé les autres.
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Des organisations de la société civile recommandent à la CENI de prolonger encore une fois de quelques jours les opérations d’enrôlement. Spécialement dans les centres qui ont connu des dysfonctionnements. Mais la CENI n’a retenu que 7 jours consacrés aux recours et à l’ouverture des centres d’inscription qui n’ont pas fonctionné suite à l’insécurité. C’est notamment le cas de la commune de Maluku à Kinshasa et le territoire de Kwamouth dans la province du Mai-Ndombe.
Les défis à l’aboutissement du processus d’enrôlement des électeurs sont multiples. Notamment à cause de l’insécurité au pays, la redéfinition de la cartographique électorale, le désintéressement de certains Congolais, des problèmes techniques, etc.
Par Gloria Mpanga