Dans un message lapidaire sur Twitter, le rapporteur de la commision de discipline de l’Union nationale de la presse du Congo, UNPC, a annocé sa démission. Aucun document officiel partagé, mais Baelenge Irenge exprime son amertume face à la nouvelle politique au sein de l’UNPC. Il se dit incapable de participer à ce qu’il appelle complot contre certains journalistes.
Baelenge Irenge, désormais ex-rapporteur de l’UNPC sauf nouveau rebondissement, est un journaliste et enseignant. Son annonce révèle un malaise au sein de l’UNPC. L’organe sensé accompagner les journalistes dans l’exercice responsable de la profession aurait choisi son camp. C’est en tout cas l’esprit du message de son rapporteur.
L’arbre qui cache la forêt ?
« A partir de maintenant, je démissionne de mon poste de Rapporteur de la commission de discipline de l’UNPC. Je refuse de participer au complot de radiation des confrères proches de l’opposition. Le schéma est de réduire les médias proches de l’opposition au silence. » Ainsi Baelenge a rendu publique sa démission. Un journaliste devrait-il avoir un camp ? Visiblement, c’est le cas en RDC aujourd’hui et il faudrait protéger chacun avec ses couleurs mais pour quelle presse ?
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Cependant, sur son mur de profil Twitter, l’on constate que Baelenge a beaucoup partagé des éléments d’information sur la situation de l’opposition telle que vécue actuellement en RDC. Cela pourrait faire douter de sa propre neutralité, surtout que ses publications sont penchées contre le pouvoir. Sa propre intégrité peut donc être remise en cause au sein de l’UNPC.
Le 4 aout 2021, par un communiqué, l’Unpc appelait les journalistes à s’abstenir de tout activisme politique. Cela pour préserver la liberté d’esprit de tout journaliste dans le traitement de l’information. À l’époque, l’Unpc se disait préoccupée l’activisme politique dans la presse.
Quelques mois plus tôt, l’Unpc fêtait ses 50 ans. À l’occasion, son président de l’époque, Gaby Kuba exprimait son regret, parlant d’une pression qui s’accroît en quantité sans que ne suive la qualité.
« Si la RDC a gagné en quantité avec le pluralisme médiatique, la qualité de la presse ressemble à une tragédie. Pour être excessif, je dirai que notre presse a atteint l’Himalaya du cynisme et de la démence où la célébrité ne rime plus avec l’excellence, mais plutôt avec la médiocrité ». Ainsi déclarait Gaby Kuba, en mars 2021. Plus de deux ans après, ces mots peuvent encore s’utiliser aujourd’hui.
Par Fidèle Bwirhonde