La dépréciation du franc congolais se poursuit face au dollar américain. Cette situation plonge plusieurs villes du pays dans l’inflation. Sur les marchés, les prix s’emballent et les populations s’affament. Pour une économie tournée vers l’extérieur et à la fois dominée par la monnaie étrangère, les conséquences se font ressentir.
Les commerçants qui recourent au dollar américain pour acheter la marchandise n’ont d’autre choix que d’augmenter les prix des produits. Ceci, pour arriver à réaliser des bénéfices. Et même ceux qui obtiennent leurs marchandises localement et en monnaie locale sont dans le même jeu. Cette réalité n’épargne pas le panier de la ménagère qui e prend le coup.
Cette augmentation des prix est différemment accueillie par les consommateurs. « La hausse du taux du dollar [contre le franc congolais, ndlr] nous complique sérieusement. On ne se retrouve plus. Il y a peu, on achetait un carton de poissons à 100.000 francs congolais. Maintenant c’est à 120.000 voire130.000 franc », se lamente un vendeur des vivres au marché Kalubwe, à Lubumbashi.
En effet, les petits commerçants sont parmi les victimes de la dépréciation de la monnaie locale. Difficile désormais de faire des bénéfices.
A Côté de la dépréciation, la spéculation
La spéculation prend aussi de l’ampleur sur le marché de change. Chaque bureau de change fixe le taux qui lui convient, sans prendre en compte le taux officiel. La situation est encore pire chez les bradeurs communément appelés « cambistes » le long des rues. Ils se rangent par dizaine parfois sans un taux commun. Alors que la Banque Centrale du Congo (BCC), fixe le taux à 2 453,335 francs contre un dollar américain, dans la rue le dollar se change jusqu’à 2 500 francs congolais, sans aucune stabilité.
Pour contrer la spéculation, la BCC a mise en place une mesure qui interdit l’affichage public du taux de change. Prenant part à la réunion du conseil des ministres du vendredi 7 juillet 2023, la gouverneure de cette institution financière de l’État, Malangu Kabedi, a rappelé cette décision qui, à ce jour, reste d’aucun effet.
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Pour l’enseignant et chercheur en économie à l’Université de Lubumbashi, Laby Mpiana, la décision de la banque centrale peut être salutaire. « Cela, croit-il, peut être une tentative de réponse à ces différentes hausses de taux de change qui basculent tous les jours. »
Il propose de laisser « l’institution habilitée à afficher le taux de change procéder également ) le fixer . C’est la banque centrale qui est la banque de mission. C’est elle qui gère le marché de change officiel », conclut l’enseignant.
Le taux du dollar américain n’a pas cessé de grimper ces dernières semaines. Une situation qui est aussi à la base de la cherté de la vie surtout dans les grandes villes du pays comme Lubumbashi et Kinshasa. Selon des experts, pour en finir avec la dépréciation du franc congolais, il les miniers doivent rapatrier en dollars américains les 40% de leurs ventes comme l’exige la la législation en la métière, renseigne radiookapi.net.
Par Gloria Mpanga