Le mois d’octobre est dédié, depuis quelques décennies, à la sensibilitation contre le cancer du sein. Baptisé « octobre rose », ce mois est désormais celui d’une campagne mondiale visant autour du dépistage du cancer du sein. Dans ce cadre en RDC, des activités privées se tiennent dans toutes les villes, notamment à Lubumbashi.
« Le cancer du sein est une maladie caractérisée par la croissance incontrôlée de cellules mammaires anormales qui forment alors des tumeurs. Si rien n’est fait, les tumeurs peuvent se propager dans l’organisme et avoir une issue fatale », affirme l’organisation mondiale de la santé. D’après cette institution, le cancer du sein a été à la base de 685.000 décès à travers le monde au cours de l’année 2020.
Le dépistage est le principal moyen conseillé pour éviter cette situation. Mais à Lubumbashi, plusieurs femmes ont du mal à s’exprimer tôt. Des aspects socio-culturels expliqueraient cette attitude.
Parler du sein, notre sujet tabou
Beaucoup de femmes meurent, pas par manque de soins, mais suite à l’intervention tardive des médecins. Samuel Kasongo, président de l’ONG Un Cœur Pour Tous, œuvre dans la lutte contre le cancer du sein. Il affirme que « beaucoup de femmes ne parlent que lorsque le cancer a atteint un stade avancé. Elles ont honte de parler des problèmes de seins, comme c’est une partie intime. »
Il invite les femmes à l’autopalpation et à bannir le tabou. Samuel Kasongo explique aussi que tout problème de sein ne ramène pas nécessairement à un cancer. D’où, l’importance du dépistage. « Quand vous remarquez qu’il y a anomalie, ça fait mal, il y a démangeaison, allez voir un médecin. N’attendez pas qu’il soit trop tard. », a-t-il recommandé.
Le dépistage évite le pire
Pour sa part, le médecin généraliste Ami Abel, revenant sur le contexte socioéconomique de la RDC, parle du coût élevé des soins contre le cancer à un stade avancé. Il appuie la prévention avec des pratiques comme l’autopalpation mammaire. Au stade avancé, le traitement du cancer devient coûteux et il y a moins de chance pour guérir. Dans un milieu comme Lubumbashi, peu de personnes seulement peuvent s’offrir des soins de qualité.
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« Dès qu’il y a une masse, une déformation, une coloration, anormale sur le sein, un écoulement anormal, il faut voir un médecin. De préférence un gynécologue. Même un médecin généralistequi peut nous orienter parce qu’au tout début, la chirurgie suffit à elle seule pour guérir et ça va éviter beaucoup de dégâts. »
En République Démocratique du Congo, le manque d’information sur la maladie et même les centres de dépistage agravent la situation des malades. Comme cette année (2023), le ministère de la santé n’a lancé ni message ni campagne de sensibilisation sur le cancer du sein alors que la maladie continue à faire des victimes silencieuses au pays.
Par Gloria Mpanga