Après des mouvements récents à Goma et Kinshasa en soutien à l’armée congolaise contre les rebelles du M23, la ville de Bukavu (Sud-Kivu) s’est aussi manifestée ce 15 février 2024. Des organisations de la société civile ont marché pour dénoncer « le silence de la communauté internationale face aux massacres dans l’Est du pays ».
L’agence congalaise de presse (ACP) indique que la marche est partie de la Place Mulamba au gouvernorat de province. Au gouvernorat, un mémorandum adressé au président de la république a été lu. Les manifestants exigent « le retrait de la RDC de l’East African Community (EAC) et de l’organisation internationale de la francophonie (OIF), ainsi que la fermeture immédiate des frontières avec les pays agresseurs, notamment le Rwanda et l’Ouganda ».
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Pour les manifestants, Kinshasa devrait rompre ses relations diplomatiques avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, etc. Ils accusent de complicité avec les éléments du M23 qui sont auteurs des massacres en RDC. Au micro de Museza Chikuri de l’ACP/Bukavu, La vice-présidente de la société civile du Sud-Kivu, s’exprime:
« Nous avons manifesté pour dénoncer l’agression de notre pays par le Rwanda et l’Ouganda qui occupent une grande partie des territoires de Rutshuru, Masisi et même Nyiragongo. Nous ne voulons pas de la guerre chez nous. Nous voulons l’unité de notre pays. Nous voulons que l’intégrité de notre pays soit respectée par tous les États. Nous dénonçons également la complicité de la communauté internationale qui ne sanctionne pas Kagame. C’est bientôt 30 ans depuis que Kagame agresse le Congo. Il y a près de 12 millions de Congolais déjà tués. Et la communauté internationale oublie ce génocide du Congo. »
Dans ses revendications, la société civile a également demandé d’écarter tous les officiers militaires issus de différentes rébellions. Notamment ceux impliqués dans les opérations militaires dans l’Est de la RDC. Par ailleurs, ils ont appelé le gouvernement à renforcer la logistique des FARDC pour optimiser leur capacité opérationnelle afin de mettre les rebelles hors d’état de nuire.
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Samuel Byamungu, membre du mouvement citoyen BUDC appelle l’Etat à doter les militaires de tout le nécessaire au front.
« Nous interpellons les autorités afin de mettre toutes les batteries en marche pour doter les militaires qui sont au front des moyens conséquents, des primes et des armes, afin de battre l’ennemi qui tue nos compatriotes dans l’Est de notre pays. Nous voulons aussi encourager nos FARDC décidés de donner leur vie pour que notre patrie soit une et indivisible. »
Depuis janvier dernier, les affrontements entre FARDC et rebelles du M23 se sont rapprochés de la cité de Sake en territoire de Masisi, provoquant la mort de plus de 28 civils, 50 blessés, ainsi que le déplacement de plusieurs milliers de personnes vers la ville de Goma, selon la Coordination humanitaire. A ce jour, plus de 2,5 millions de personnes sont déplacées internes au Nord-Kivu, précise le correspondant de l’ACP.
Par Fidèle Bwirhonde via ACP