Lubumbashi : ICCN et AZLU en désaccord sur le repeuplement du zoo

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Plus rien n’allait entre l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et l’Asbl “Amis du zoo de Lubumbashi” (AZLU). Le partenariat entre les deux structures est menacé d’interruption. Ce désaccord désormais connu même de la rue, risque de priver le zoo de Lubumbashi des moyens de subsistance. Mais que se passe-t-il ?

Tout serait dû à l’arrivée annoncée d’un couple de lions provenant de Kinshasa. Une arrivée non approuvée par l’Asbl AZLU. Pour preuve, le samedi 7 septembre 2024, l’association a ordonné à ses agents de quitter le zoo de Lubumbashi. Pourtant, elle en assure la gestion depuis près de 14 ans.

Une crise qu’on aurait pu éviter au zoo

Cette crise en rapport une autre datant de 2009. Cette annéep-là, AZLU était forcée à quitter le zoo de Lubumbashi sans explication, se plaignait l’association. Cette fois, le problème, s’il en est un, ne serait pas la simple venue de ce couple félin, mais le caractère unilatéral de l’initiative de l’ICCN. Pourtant, tout désaccord était évitable si les partenaires s’étaient concertés.

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Dans sa plainte, le directeur du zoo de Lubumbashi, Jean Mululwa, reproche AZLU de castrer les animaux sans avertir l’ICCN. Or, c’est à l’ICCN que reviennent les prérogatives de repeuplement ou de clonage, etc. 

Jean Mululwa explique : « Le couple devait arriver le samedi passé [9 septembre 2024]. Elle [directrice AZLU] dit ceci : “Si vous amenez vos lions, moi, je démissionne. Comme vous avez décidé d’amener les lions, je démissionne. Je démissionne et je mets fin au sponsoring”.»

AZLU, un partenaire incompris ?

De son côté, AZLU essaie de dissiper toute incompréhension et précise qu’elle n’a jamais réellement refusé de recevoir d’autres animaux.

 « Cependant, cela devrait se faire en fonction de sa capacité d’accueil, de la sécurité des soigneurs, de la sécurité des employés du zoo et des milliers de visiteurs, sans oublier les moyens financiers. À titre d’exemple, fixe-t-elle, un lion mange jusqu’à 7kg de viande par jour, en plus de ses soins et autres besoins. La décision d’envoyer de Kinshasa un couple des lions par l’ICCN n’était pas partagée avec AZLU qui appris par pur hasard que les lions arriveraient le Samedi 07 septembre ».

L’arrivée de ces lions ayant été reportée, les agents AZLU sont revenus à leurs postes au zoo, le 9 septembre. Curieusement, regrette AZLU, les agents de l’ICCN  visiblement instrumentalisés, ont bloqué l’accès. Ils ont empêché à l’équipe AZLU de regagner ses postes de travail. « Cela a perturbé les tâches routinières de nourrir et soigner les différents animaux du zoo ». 

Un lion au zoo de Lubumbashi
Un lion au zoo de Lubumbashi. *Ph.: image extérieure

« Concernant l’arrêt de travail, il était tributaire à la décision de la Direction générale [de l’ICCN] d’envoyer un couple des lions sans, au préalable, avoir tenu une concertation avec AZLU comme le prévoient les clauses du contrat de gestion qui lie les deux parties », explique Lydia Forrest.

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AZLU defend sa position en expliquant que le zoo de Lubumbashi ne dispose que d’un seul enclos sécurisé pour des lions. Dans cet enclos, il y a déjà un lion mâle. D’où la demande, à l’ICCN, de reporter sa décision. Mais face au refus de ce dernier, AZLU n’a pas voulu assumer une quelconque responsabilité « car gérer c’est prévoir ».

A propos de la castration, AZLU persiste :

« Il convient de relever que le Zoo n’est pas une activité d’élèvage. En laissant les mâles  et les femelles ensemble, il y a reproduction multipliée. Cette multiplication va occasionner une catastrophe en termes de financement, d’espace de logement, d’alimentation et des soins. C’est donc pour ces différents motifs relatifs aux contraintes de gestion que nous avons castré tous les mâles. Cela a été réalisé, en ce temps, en parfaite collaboration avec les autorités de Kinshasa, donc la Direction générale. »

À ce jour,  le zoo de Lubumbashi accueille plus lus de 18 000 visiteurs par mois et héberge plus de 60 espèces animales. On y propose des cours sur la protection de la faune et grâce à AZLU, on y entretient un musée des sciences naturelles, une clinique vétérinaire et le seul musée de la termite en Afrique.

Après cette crise, les activités ont déjà repris normalement au zoo. Les visites, pas du tout perturbées, se poursuivent. Les agents de deux  partenaires sont activement à leurs postes de travail.

Le zoo de Lubumbashi est l’un des plus beaux d’Afrique grâce aux investissements d’AZLU et l’appui de ses sponsors alors que ce n’était qu’une brousse pendant des années avant son arrivée.

Par Fidèle Bwirhonde

*Ph.: Images de droit extérieur

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