Pour le cardinal Fridolin Ambongo, les responsables des massacres à Beni sont avant tout à chercher au Congo.
Ce sont des chefs des forces de sécurité et membres du gouvernement, qu’il désigne (sans les nommer) par le « pouvoir », semblent d’après ses propos, prêts à ne pas abandonner.
« Ce sont des grands mafieux qui font des affaires au Congo avec la complicité du pouvoir », a déclaré Ambongo.
Il parlait, au cours d’une conférence de presse, du climat des affaires en RDC. Et sur ce chapitre, il n’a pas tardé à établir un lien les violences de l’Est du Congo, avec les investisseurs qui connaissent bien le « désordre » qui règne au Congo et tente, pour plusieurs d’entre eux, d’en profiter.
Il revient, en effet, d’une tournée dans le Nord-Kivu où il a appelé la population à tenir bon. Il a dénoncé une stratégie visant à faire fuir les populations de leurs villages pour les peupler des étrangers.
A la suite de certaines organisations de la société civile, Fridolin Ambongo considère que les villages de l’Est de la RDC qui se vident suite aux massacres sont occupés par des populations Rwandophones et Ugandophones.
Dès lors, le risque de partition du Congo est réel. Voilà pourquoi il encourage des actions diplomatiques, mais aussi plus de sécurité sur le terrain, aux frontières.
Le prélat catholique considère, en effet, que les dirigeants congolais devraient convaincre les voisins de l’Est de ne pas déverser leurs populations au Congo.
« Comment distinguer les populations qui sont au Congo depuis longtemps et d’autres personnes qu’on est en train de déverser au Congo d’aujourd’hui? Pour cela, il faut un État organisé. Il faut un contrôle de nos frontières », a-t-il soutenu.
Au final, le cardinal, qui est aussi archevêque de Kinshasa, pense qu’il reste beaucoup à faire pour le retour de la stabilité et de la paix en RDC. Son approche intègre alors la diplomatie, sans exclure le recours à la force et au soutien de l’ONU.
Même celle-ci se trouve sous pressions accrues, depuis le dernier trimestre de 2019, des populations qui l’accusent de ne pas les protéger.