Kazadi Tshinyama a été arrêté à Lubumbashi. Les services de sécurité l’ont présenté au gouverneur du Haut-Katanga, le samedi 10 août. Il serait le chef des indépendantistes Bakata-Katanga.
Le 8 août, la tension était remontée d’un cran à Lubumbashi. Une rumeur faisait état d’une imminente attaque des indépendantistes Bakata-Katanga.
Une intervention de l’armée avait permis l’arrestation de 5 personnes environ. D’autres suspects se ont pris la fuite.
Indépendance, demandent les Bakata-Katanga
Kazadi Tshinyama, que les services de sécurité présentent comme le chef de la milice Bakata-Katanga, en fait partie. Le groupe détenait des armes blanches et des fétiches servant de protection, selon l’Agence congolaise de presse (ACP).
A l’occasion de la présentation, indique l’ACP, le gouverneur Jacques Kyabula a condamné le mouvement insurrectionnel Bakata-Katanga. Il aussi appelé la population à faire confiance aux services de sécurité et à dénoncer tout cas suspect.
Un montage, dénonce Katumbi
Mais l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, ne partage pas du tout cette version. Il qualifie même le mouvement séparatiste de montage « pour bouffer de l’argent » de l’Etat congolais.
« C’est une distraction, estime Katumbi, rapporte le magazine La Guardia. Qu’on arrête de déranger la population, que les commanditaires soient interpellés. Le Grand Katanga a besoin de l’unité et même le Congo ».
Pour lui, ainsi, l’affaire Bakata-Katanga cache à peine une manipulation politique.
Le 11 juillet 2019, par ailleurs, les indépendantistes Bakata-Katanga avaient tenté une incursion en périphérie de Lubumbashi. L’opération avait coûté la vie à plusieurs d’entre eux ainsi qu’à au moins deux soldats gouvernementaux.
A chaque anniversaire de la sécession du Katanga, le 11 juillet, Lubumbashi vit en alerte. La ville a fait l’objet, depuis 2009, des attaques des séparatistes. Ils revendiquent l’indépendance de la région du Sud-est de la RDC, démembrée en 4 nouvelles provinces en 2015.