Au PPRD et à l’UDPS, on appelle au calme, au lendemain des tensions qui ont suivi l’épisode de destruction d’effigies. Mais les deux parties maintiennent un discours ferme, et s’accusent de provocation.
Samedi, des jeunes du PPRD, le parti de l’ancien président Joseph Kabila dont une effigie a été détruite à Kolwezi, ont réagi sans attendre. Ils ont brûlé l’effigie du président Félix Tshisekedi, suscitant ainsi l’ire de l’ UDPS.
Mais depuis le samedi, le discours a vite évolué. Au cours d’une réunion avec la mairie de la ville, les représentants du parti de l’ancien président de la République ont nié toute responsabilité.
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D’après le site Dépêche.cd, on croit au PPRD que ce sont des infiltrés, arborant les insignes du parti, qui ont dévasté l’effigie du président Tshisekedi. A l’UDPS, par ailleurs, on dénonce un coup monté, sans nommer les commanditaires.
C’est ce qu’a dit à Congo Durable lundi 11 novembre, Danny Kabongo Binene, le président de la jeunesse de l’UDPS à Lubumbashi. “Un coup pour saboter le président de la République”, Félix Tshisekedi. Il explique que l’incident a eu lieu bien avant que les jeunes de son parti ne marchent, en soutien à la gratuité de l’enseignement. “Pendant notre marche, il n’y avait rien de notre côté et de celui du PPRD”.
Une crise qui secoue la coalition FCC-CACH
Mais pour Alexis Bota, un communicateur de la coalition parlementaire FCC, l’UDPS devrait bien encadrer ses militants. Il les accuse d’avoir commencé, de l’avoir fait encore ainsi en juin lors des premières confrontations.
Quant à l’avenir de la coalition gouvernementale FCC-CACH, les deux acteurs politiques interrogés n’excluent pas le risque de rupture. “Je ne dirai pas que c’est un mariage religieux où on est marié pour les meilleurs et pour les pires, explique Alexis Bota. Ici, c’est un mariage d’intérêt, pour sauver la nation. Si aujourd’hui nous sommes mariés, demain, nous pouvons ne pas l’être”, prévient-il.
Pareil, pour Danny Kabongo. Si l’autre camp continue à “saboter le chef de l’Etat”, prévient-il, “nous sommes capables de mettre fin à la coalition.”
Les deux acteurs finissent, néanmoins, par demander aux camps en face d’eux, chacun, de “mettre un peu d’eau dans son vin”. Avant d’appeler leurs militants au calme.