Les congolais savent à quelle date démarre la Linafoot, Ligue nationale de Football, ils ignorent quand elle prend fin. Cela fait plusieurs saisons sportives. Les échéances fixées au début du championnat peinent à être exécutées. Les raisons avancées par l’instance laissent parfois perplexe, en RDC.
La Linafoot manque d’infrastructures sportives sérieuses en province. Quelques quatre stades seulement sur la vingtaine répondent aux normes. Elles sont à Lubumbashi et dans la capitale Kinshasa. Aussi, le déplacement des équipes pose problème : pas de routes ni de compagnies d’aviation pour relier les sites de jeux. La Ligue programme des matchs mais ne sait comment ils se joueront.
Bien plus, alors que la RDC en est à sa 22e édition du championnat de football, les recettes générées sont presque nulles. Les équipes recevraient aussi des pourcentages insignifiants sur les rentrées des matchs. Un responsable d’équipe engagée dans la Linafoot a même dénoncé une mauvaise gestion des recettes du championnat.

Influences et combines au sein de la Linafoot
En revanche, le mal profond de la Linafoot semble politique. Responsable du football en RDC et devant la Fifa, la Fédération Congolaise de Football Associations (Fécofa) peine à peser sur Vita, Sanga Balnde, Mazembe, Renaissance et Lupopo, équipes dirigées par les politiciens.
Le non-respect du calendrier des rencontres serait alors parfois le fait de leurs influences, selon les sportifs. Ainsi, la Fécofa a fait rater la rencontre Vita Club-Don Bosco prévue le 08 avril 2017. Elle a envoyé Don Bosco jouer un tournoi d’amitié pour lequel elle a reçu sa caution de participation.
Des drapelets disparaissent, un match échoue à Kinshasa
Ces reports incessants des matchs finissent par décourager le public congolais. Fédération et clubs en sont responsables, selon le journaliste sportif Héritier Katanga. « Notre championnat perd de plus en plus de valeur en Afrique, même si nous avons de grands clubs comme Mazembe ou Vita », considère-t-il.
Parfois, ces reports servent à éviter des rencontres jugées défavorables à certaines équipes qui devrait gagner à tout prix. Ainsi, le Renaissance-DCMP programmé lundi 8 mai n’a pas été joué parce que les drapelets ont disparu du stade, à Kinshasa. L’arbitre a annulé le match alors que des milliers de supporters attendaient. Plusieurs journalistes pensent que cela pourrait être une manœuvre d’une équipe qui a estimé moindres ses chances de l’emporter.
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Richard Tujibikile