Jeef Mwingamb, éditeur du journal Le Fédéral, a été arrêté mercredi 27 août à Lubumbashi. La ministre du Genre du Haut-Katanga, Viviane Kapufi, s’est plaint pour une évaluation critique la concernant. Les journalistes se mobilisent pour sa libération.
L’édition n°281 a parue la veille de l’élection (fixées au 26 août) du nouveau gouverneur du Haut-Katanga. L’hebdomadaire “Le Fédéral” y a publié, à Lubumbashi, une évaluation de l’action des ministres provinciaux. L’article à problème s’est révélé plus critique sur Viviane Kapufi, la ministre du genre. Mais elle n’a pas été l’unique visée.
Viviane Kapufi fait arrêter Jeff Mwingamb
« Viviane Kapufi, de la légèreté à l’incapacité », titre le journal, à l’intérieur de l’article. Il présente les avis des habitants de Lubumbashi, sans les citer, interrogés sur l’action des ministres. Les appréciations sont parfois élogieuses pour certains, et critiques pour les autres. C’est le cas de Kapufi. Certains mots sont forts, et la ministre s’est convaincue d’avoir été particulièrement visée.
« Mœurs pas très considérables, capacité intellectuelle douteuse, disent ceux qui la connaissent », écrit le journal. Il poursuit : « entreprenante, courageuse, enthousiaste mais inefficace, faute d’un bagage intellectuel convainquant ». Parfois, plus durement. « Pas de bilan à présenter pour cette ministre de pacotille qui n’était entourée que de sa famille et petits amis dans sa gestion ».
Insupportable pour Viviane Kapufi qui a ordonné l’arrestation immédiate et sans procès de Jeef Mwingamb.
Viviane Kapufi dénonce une attaque politique
Dans un communiqué, le cabinet de la ministre, reçu du journaliste Claudel Tshikamba, parle d’attaque politique. « C’est le journal Le Fédéral qui a été choisi par ses détracteurs pour salir cette femme qui travaille pour la communauté congolaise ». Le bilan dressé par le journal est, en effet, soupçonné d’avoir été commandité par des ministres du Haut-Katanga. Le cabinet de Kapufi parle, par ailleurs, d’atteinte à la dignité de la ministre, et d’« injure publique ».
Mais le journaliste n’a pas été caressant envers presque toute l’équipe. Delphin Kasongo (intérieur), par exemple, est estimé « agissant mais accusé de maladresse ». Jean-Marie Kyola est jugé « cacique fatigué, trop sectariste ». Le ministre des infrastructures, Nazem, s’en sort avec « incompétence à la tête d’un grand ministère ». C’est quand dit de Kitobo (mines) : « Pas convainquant, véritable table rase ».
Le journaliste arrêté reste au cachot
Le vendredi, les journalistes ont entamé la mobilisation en vue de libérer le journaliste Jeff Mwingamb. La Commission médias de la société civile du Haut-Katanga, a reconnu les « faiblesses et fautes déontologiques de la part de l’un d’entre nous ». Bien plus encore, il a invité la ministre à retirer sa plainte.
En attendant, Jeef Mwingamb passe ses heures entre les murs d’un cachot.
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Fidèle Bwirhonde