La lutte de l’Eglise catholique congolaise « pour le bien-être du peuple » n’a que trop duré qu’on doute parfois de son efficacité. La CENCO a milité pour l’alternance et l’a obtenue pourtant elle demeure insatisfaite. Que veut-elle finalement ?, pourrait-on se demander.
Selon Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), le changement est là, en RDC. Mais la satisfaction, pour dire bien-être du peuple assez concrètement, ne peut pas être spontanée. « Même si l’économie se dégrade », il y a de quoi se réjouir, rassure-t-il.
« Aujourd’hui, il y a des avancées notables notamment dans la décrispation politique. Mais, le peuple attend encore beaucoup du nouveau régime, surtout l’amélioration de ses conditions de vie ».
L’Eglise a l’œil sur tout …
Aux critiques qu’elle essuie quant aux tendances politiciennes qu’on lui attribue, l’Eglise catholique congolaise s’habitue et poursuit sa marche. Ses commentaires rappellent qu’elle agit toujours « pour le bien-être du peuple ». Mais un an après l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, l’Eglise ne chante pas encore la victoire.
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En matière de corruption et de blanchiment des capitaux, le secrétaire de la CENCO parle des « efforts encore nécessaire à fournir », avec des inquiétudes quant à l’état de santé de coalition au pouvoir.
« A observer les tensions qu’il y a et les tirs qu’ils s’ennoient, explique l’abbé Nshole, nous sommes préoccupés. S’ils ne peuvent rester ensemble, qu’ils voient les choses autrement pourvu que le pays gagne. La CENCO n’a rien à voir avec leur mariage ou divorce ».
Bien-être du peuple: la CENCO et la gratuité de l’enseignement
Alors que les écoles catholiques sont parmi les plus dérangées par la gratuité de l’enseignement de base, Donatien Nshole la soutient quand même. En effet, l’enseignement en RDC repose essentiellement entre les mains de l’Eglise catholique, et l’Etat en a conscience.
Mais si l’Eglise s’était inscrite sur la voie de la prime, l’abbé Donatien explique que « c’est bien parce que l’Etat ne savait pas garantir à tous les enseignants une rémunération décente. Et donc, il fallait une alternative pour maintenir la qualité de l’enseignement. »
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Et maintenant que la gratuité a intégré le système éducatif, l’Eglise dit observer l’évolution de ses effets sur l’éducation nationale. « L’Eglise soutient la gratuité mais pas pour n’importe quel enseignement. L’Eglise ne soutiendra pas une gratuité qui empiète sur la qualité l’enseignement, et nous l’avons dit aux autorités », explique Nshole.
La CENCO insiste notamment sur la prise en compte des nouvelles unités, les frais de fonctionnement des écoles mais également les écoles non mécanisées. Par ailleurs, le cas des nouvelles unités devrait être régularisé d’ici avril, aurait promis le gouvernement. L’Eglise a alors recommandé, selon Nshole, qu’à cette période les mois impayés passés par les nouvelles unités à travailler soient aussi payés.
Fidèle Bwirhonde