Le Tanganyika, une province de l’Est de la RDC, semble encore mal vivre la situation humanitaire. Environ 2 900 déplacés du site de Majengo Mapia, en territoire de Nyunzu, ont besoin d’une assistance multisectorielle d’urgence, indique OCHA. Le bureau de la coordination des affaires humanitaires signale dans la même région 16 morts d’une maladie diarrhéique en espace d’un mois.
Ce tableau de l’OCHA ressort du rapport que cette agence des Nations-Unies a produit en collaboration avec les partenaires humanitaires à l’image du PAM. Ce document qui couvre la période du 10 au 21 mai 2021 alerte également sur plusieurs enfants et femmes présentant des signes visibles de malnutrition. Ou encore sur les déplacés dans le Tanganyika qui ont érigé des huttes de fortune manquant presque de tout.
Des meurtres et viols dans le territoire de Nyunzu
D’une manière générale, OCHA attribue cette situation à l’activisme des groupes armés en provenance du Maniema, du Sud-Kivu et ceux du Tanganyika. Entre mars et avril par exemple, le monitoring de protection a rapporté 186 incidents dont des meurtres, viols et enlèvements ayant fait 1500 victimes. Des chiffres qui portent à 497 le nombre total d’incidents de protection rapportés entre janvier et avril 2021.
Le rapport indique en outre que 94 cas de viols, dont 37 sur mineures ont été rapportés au cours de la même période. Des viols dont 385 enfants provenant du Maniema seraient parmi les auteurs.

En guise de réponse, l’Agence des Nations-Unies rappelle que quelques activités découlant des évaluations de protection et multisectorielles sont en cours de réalisation dans les zones affectées. Toutefois, l’insuffisance des ressources financières pourrait les entraver, regrette OCHA.
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A propos, le chef de file sectoriel de la protection renseigne par ailleurs que la présence opérationnelle des partenaires reste faible dans les zones. Il en veut pour preuve, la fin du projet en avril dernier de 6 des 26 acteurs oeuvrant dans les territoires de Kalemie, Kabalo, Moba et Nyunzu.
Recrudescence des décès maternels
Par ailleurs, du 1er Janvier au 2 mai 2021, 43 décès maternels ont été enregistrés dans huit des 11 zones de santé de la province du Tanganyika. Des chiffres qu’avancent les statistiques de la division provinciale de la santé.
La même source renseigne encore que deux femmes meurent chaque semaine notamment dans les zones de santé d’Ankoro, Kalemie et Kasimba. Ces chiffes deviennent tels que la province avait rapporté 199 décès maternels en 2020.
A l’instar de toutes les provinces de L’ Est de la RDC, le Tanganyika est connait des affres de la violence depuis plusieurs années. Très souvent, ce sont des revendications territoriales ou affairistes qui en sont les causes.
Willy Mbuyu










