Au moins 12 personnes ont trouvé la mort, lundi 7 août, dans plusieurs attaques à Kinshasa, la capitale de la RDC. La police parle des Bundu dia Mayala, les militants du mouvement politico-mystique du député Ne Muanda Nsemi, évadé de la prison de Makala le 17 mai 2017.
Les attaques, presque simultanées, ont éclaté vers 9h50, alors que les commerces venaient d’ouvrir à Kinshasa. Attaques signalées aussi à Matadi et à Boma, dans le Kongo-Central, au sud-ouest de la RDC.
Au moins 12 morts, et des victimes des balles perdues à Kinshasa
Le bilan provisoire, dressé par la police le 7 août 2017, fait état de « 12 personnes fauchées par balles perdues. » A Sainte Thérèse, 4 assaillants Bundu dia Mayala, armés de calibre 12 et armes blanches, ont été tués alors qu’ils avaient attaqué les forces de l’ordre. La police a aussi compté, 2 morts au marché de Liberté sur le boulevard Lumumba, 1 à Matet et 5 autres au niveau de Selembao, toujours à Kinshasa.
#RDC mouvement de colère aussi dans le Kongo central. Étonnant, les manifestants sont encadrés par la police/l’arméehttps://t.co/J2mbPWRtM2
— Hubertleclercq (@hubertleclercq0) 7 août 2017
La police note aussi le lynchage, par les assaillants, du commissaire supérieur adjoint de la police Djibwa au sous-commissariat de Selembao Nord. Il « est dans un état de santé très critique ». Un autre policier a, lui aussi a été lynché à Funa, un quartier de Kinshasa.
L’aile dure des Bundu dia Mayala a croisé la police
Dans le Kongo-Central, à Matadi, les Bundu dia Mayala étaient aussi dans la rue. « L’aile dure a retrouvé sur son parcours les forces de l’ordre ». Deux assaillants ont été tués, 3 policiers blessés, lors des affrontements. A Boma, dans la même province, la police a dispersé les militants qui arboraient des messages hostiles au président Joseph Kabila.
@RFIAfrique @soniarolley Image dans la ville de #Boma, #CongoCentral #RDC ce matin 07Aout2017. pic.twitter.com/rKpe63KN2w
— Danny Makuala (@DMakuala) 7 août 2017
Dans la capitale Kisnhasa, les activités ont été paralysées à N’djili après des tirs entendus. A Ngiri-Ngiri, autre quartier de la capitale, c’était la psychose. Ne Muanda Nsemi était annoncé de retour pour « récupérer ses biens ». Pendant ce temps-là, la police avait quadrillé le quartier Binza pigeon.
La Police sur le point d’abandonner la thèse Kamuina Nsapu à Kinshasa
Ce bilan de la police mettant en cause le mouvement Bundu dia Mayala rompt avec l’assurance d’avoir trouvé de nouveaux responsables, affichée deux semaines plus tôt.
Le 28 juillet, la police dédouanait le Bundu dia Mayala des soupçons d’attaques contre les prisons et le marché central de Kinshasa. Et ce, pour pointer un réseau terroriste, opérant sous le label des Kamuina Nsapu. La police précisait même que Ne Muanda Nsemi, évadé de Makala, avait juste profité des facilités « présentées par les assaillants terroristes » et qui l’auraient même soumis « aux rituels du mouvement Kamwina Nsapu. » Lire notre article « UDPS derrière les attaques de Kinshasa et les Kamuina Nsapu (Basile Olongo) ».
Après la police, c’est le vice-ministre de l’intérieur Basile Olongo, qui accusait clairement le parti d’opposition UDPS d’être derrière ces attaques. En accusant le Bundu dia Mayala dans les nouvelles attaques, c’est finalement la confusion qui règne sur l’idée que la police donne des responsables des violences que connaît la capitale congolaise.
L’UDPS, répondant au vice-ministre, dénoncé des imputations dommageables et promis de le traduire en justice. Mais aussi, une tentative désespérée visant à l’affaiblir.
CD