Caca et couches bébé dans la rue à Lubumbashi

In Environnement

Couches bébé à usage unique. Quelle délivrance pour les mères dont les mains peuvent enfin se sauver des brûlures des savons! Mais quelle source de pollution et de saleté à Lubumbashi aussi! Le problème semble pourtant ne pas préoccupée beaucoup de monde.

Ce ne sont pas seulement les sachets, les bouteilles plastiques, et les cartons qui polluent et salissent Lubumbashi. Les “Pampers”  couches bébé à usage unique,  très répandues et bon marchés, le font aussi. Encore qu’elles ont le vent en poupe.

Les mères les adorent. Et pour cause : la fin d’une lessive quotidienne. Un bébé, en première enfance, peut utiliser entre 6 et 12 couches par jour. Et souvent, c’est après le bain, juste avant ou immédiatement après chaque allaitement, avant l’heure de se coucher, ou encore quand l’enfant se réveille. 

Les couches bébé dans la rue et au vent…

Et c’est un travail des mères, naturellement, au Congo. Ces couches, qui peuvent par ailleurs contenir une quantité importante d’urines pendant des heures, évitent ainsi un travail acharné. 

Mais après usage, les mères jettent des couches dans un coin de leurs parcelles, parfois dans la rue. Mouches et chiens errants s’en servent, et les voilà courir partout. 

Il est rare dans plusieurs quartier, ainsi, de jeter un coup d’œil dans une poubelle sans pouvoir distinguer ces couches. Autrement dit, beaucoup ne savent comment les gérer, comme d’ailleurs c’est le cas pour d’autres déchets à Lubumbashi.

« Je ne jette pas moi, les Pampers des enfants en dehors de ma parcelle, explique une mère. Car je sais que c’est polluer l’environnement. Je les garde pour les brûler après usage ».

Lire aussi : Les pierres nourricières des sans emplois de Lubumbashi

Certaines ne savent cependant pas où mettre ces couches utilisées par leurs enfants après l’usage. C’est faute d’espace, dans les parcelles où elles louent des appartements. « Je sais qu’ils peuvent être une source des maladies, surtout pour nos enfants », affirme Rose Wenda, une mère.

Des produits chimiques sous les couches a usage unique

C’est sans considérer, aussi, le fait que le pipi et le caca des bébés sont ainsi abandonnés en plein air. Ils alimentent des bestioles, et libèrent directement du gaz carbonique. 

Composées d’adhésif, protelatum, l’alcool stéarylique, cellulose, parfums, pigments,… elles peuvent contribuer à des maladies. Surtout les maladies respiratoires », explique Jean Kayoka, environnementaliste. 

« Les couches que jettent les mamans partout sont en disposition de provoquer les maladies telles que le choléra, la diarrhée », … précise pour sa part, le docteur Jean Kasango, médecin généraliste. 

A la base, il y a ainsi de la pollution, même s’il reste à ce jour difficile d’évaluer à quelle échelle ces couches polluent. Comme d’ailleurs il est difficile à Lubumbashi, d’évaluer les quantités importées tant l’accès aux données auprès des services douaniers reste difficile.

Les couches bébé à linge

Comparativement aux couches à usage unique, les couches réutilisables offrent une possibilité de réduire le gaspillage de ressources à la base de ces produits. Il faut assez de coton pour obtenir les couches bébé.

Il faut d’autres matières encore. Et les abandonner après un usage, de quelques heures ou minutes, pose sans doute le problème de gaspillage et d’épuisement des ressources. La journée du dépassement, célébrée désormais chaque année, pose effectivement ce problème. 

Les couches réutilisables donnent, en plus, une importance au travail des mères, pour leurs enfants. Lessiver avec ses mains, même si parfois cela fatigue et rend dures les mains à cause des savons comme les détergents, place des mères dans une position d’engagement, analyse une mère.

Enterrer les couches utilisées

Un linge peut en outre, servir pendant des semaines, voire des mois. Ce qui, ralentit le taux d’utilisation des ressources de base. Le coton notamment. 

« Les couches peuvent être brûlées après l’usage pour éviter bien sûr l’insalubrité dans l’environnement. Cela permet aussi de bien garder et protéger notre planète, explique Jean Kayoka, environnementaliste. Car elles sont formées avec un sachet et donc cette matière prend du temps pour se dégrader » explique-t-il. 

Mais brûler est aussi une attitude peu écologique. Puisque les matières produites, avec tous ces composants chimiques, deviennent plus polluantes encore. C’est ainsi que certains parents enfouissement sous la terre, les “Pampers” utilisés.

Jusqu’ici, il n’existe pas d’initiative collectives, tout comme d’ailleurs au niveau des administrations locale, pour réduire les pollutions par les couches bébé non réutilisables.

Cédrick Chimbundu

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