[Edito] Une si précoce bataille électorale pour 2023!

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Elections et montée de pression face à l'incertitude en RDC

« Mukalamusi alipitaka pabo », disent les Swahili à Lubumbashi. Traduire : le plus malin avait un jour oublié sa maison. C’était alors qu’il courait, si vite qu’il avait perdu tout contrôle. La métaphore s’applique bien à cette précoce bataille électorale qui s’installe en RDC.

La dernière présidentielle ne date que d’il y a 10 mois, en cette fin d’octobre 2019. Le nouveau président a à peine pris connaissance de tous les dossiers du pouvoir, écartelé entre des urgences. Et déjà a démarré une précoce bataille électorale.

Des urgences présidentielles, et les pressions

« Le peuple » affamé, les déplacés de guerres, l’activisme des groupes armés, les épidémies, les accidents meurtriers sur les voies de communication, et cette envie indicible de représenter le Congo. Partout ! Bref, Félix Tshisekedi a beau inspirer les espoirs, sa tâche s’annonce hardie.

Lire aussi : Le PPRD en Congrès à Lubumbashi et prépare 2023

Encore quand, seulement 8 mois à peine qu’il assume ses responsabilités de chef d’Etat, il doit courir vers la présidentielle prochaine.

Puisque finalement, lancinantes, les piques se multiplient. Pris d’un côté par son envie de socio-démocrate, à laisser s’exprimer une démocratie qu’il a promis de restaurer. Et de l’autre, cependant, se pointe une tortueuse évidence : une invitation à jouer non pas son jeu, mais celui de l’adversaire.

Précoce bataille électorale : les terrains jurés

Réforme de la centrale électorale, main basse de la majorité parlementaire sur des ministères régaliens, et de bonne guerre! Puis, maintenant, l’annonce de candidature non pas par le concerné mais ses proches, Joseph Kabila, pour 2023.

A la fin, il faut réagir. Non pas parler, non pas polémiquer, mais envoyer des signaux forts. Pour le nouveau chef de l’Etat. Autrement dit : s’assumer comme chef de l’Etat, et dire ses intentions. Comme qui dirait, marquer son territoire.

Visiblement, l’UDPS, le parti présidentiel, vient de l’entendre de cette oreille. C’est Augustin Kabuya qui l’annonce. Elle entend s’offrir une majorité parlementaire en 2023. Cela veut dire, pour le FCC qui affiche la même ambition, qu’elle est prête à se battre.

Reste à savoir avec quelles armes et quand, et sur quels terrains électoraux. Toutefois, il ne fait aucun doute au regard des signaux actuels, que la justice, la rue, et les urnes pourraient bien compter parmi les lieux et stratégies de bataille.

Et c’est Gabriel Kyungu qui l’a annoncé, et Augustin Kabula l’a à peine effleuré. Si rien n’empêche Kabila de revenir au pouvoir, a-t-il lancé, rien n’empêche aussi qu’il soit aussi éligible à la CPI. Et Kabuya d’ajouter qu’il a beaucoup à révéler au public. Comme pour demander de se taire une fois pour toutes.

Et quand ce secrétaire général de l’UDPS affirme que Félix Tshisekedi sera candidat à la présidentielle prochaine, voilà qui ne cache plus rien d’une précoce course à la présidentielle.

Lire aussi : Le FCC inventerait-il des déclarations à la place de Joseph Kabila ?

On est pourtant à 4 ans et 2 mois des scrutins qui mobilisent. Et déjà les piques se multiplient, à l’instar des récentes déclarations d’Emmanuel Shadary, le secrétaire permanent du PPRD, le parti de Joseph Kabila.

Sauf à prouver que jusqu’ici, au FCC, on prête des mots à Joseph Kabila sans qu’il ne les ait jamais confiés à quiconque. Sinon, le bal est ouvert.

Lire : Sénateur à vie, Joseph Kabila ne peut être membre du gouvernement (T. Mbuya)

D’autant plus qu’une autre troisième force fonce et prépare elle aussi la même bataille. Moïse Katumbi, notamment, qui poursuit sa tournée nationale aux allures de campagne électorale. Sinon, toute l’opposition restée en dehors du gouvernement!

Risque de tensions, voire des violences

A la fin, cette situation apparaît comme une épée à double tranchants. Le bon côté des choses, c’est que les protagonistes peuvent rivaliser de créativité pour offrir au public des débats argumentés et surtout plus responsables. On l’espère.

Mais au pire des cas, cette situation peut générer de nouvelles tensions en RDC. Voire des rixes. Puisque tout le monde court, comme le célèbre « Mukalamusi », il y a risque que chacun commette des erreurs. Parfois fatales.

Erreurs graves, pour la paix sociale, étant donné les tensions générées par la dernière bataille pour alternance du pouvoir. Erreurs graves aussi, capables des violences, à l’instar de l’intolérance entre mes militants du FCC et de l’UDPS, il y a peu.

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