Uniquement démocrates, ils sont rares. Ou plutôt, en Afrique, les chefs d’Etat le sont quelques fois ou à certains moments. Félix Tshisekedi, chantre de l’Etat de droit en RDC, échappera à la dictature?
Si ce n’est pas son propre camp parfois aveuglé qui l’y conduira, tant il le veut fort « béton », c’est plutôt le FCC de Joseph Kabila qui poussera Félix Tshisekedi à la dictature.
Batailles sans relâche
La formule reste simple : résister, s’adapter et conforter son pouvoir. En 18 mois de pouvoir, le chef de l’État qui manque de majorité pour gouverner calmement, a appris à survivre. Sacré temps d’entrainement à devenir un sacré béton armé, pour résister à des lancinantes attaques.
#RDC Nous avons réclamé et mené des actions concrètes pour mette le régime #Kabila à la porte,dans le but de ne plus revivre certains scénarios macabres.
Veillons à ce que certaines récentes actions ne soient une porte pour retomber dans les memes scénarios décriés autrefois. pic.twitter.com/AfXyoVLM0Z— Lutala Balthazar (@lutalabalth22) July 25, 2020
Humiliations, blocages, sabotages même de la part d’un allié gouvernemental visiblement engagé à faire échec à une présidence promise à la rupture, le Président Tshisekedi a vite appris.
Il a même réussi un exploit, en passant d’un pantin, selon la critique de son pire adversaire Martin Fayulu, à un maître jongleur.
On n’a qu’à observer à quel point les dernières nominations du chef de l’État au sommet de la justice et de l’armée pour s’en rendre compte. La majorité de Joseph Kabila est curieusement aux abois, face à un président qui n’a que la rue pour tenir.
Fatshi « béton »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette capacité à s’adapter dans un environnement si hostile surprend. Fût-il au prix d’âpres et incessantes négociations, parfois humiliantes.
Une adaptation, surtout, qui traîne derrière elle d’affreuses accusations de la part d’une majorité qui n’a pas toujours tort, lorsqu’elle crie à des dérives autoritaires et même à des violations de la Constitution.
Violations de la Constitution
Beaucoup de professionnels du droit, et de l’administration, assurent que les dernières ordonnances présidentielles violent la Loi.
Dans un gouvernement de cohabitation/coalition, le contre-sein du premier ministre n’a pas de valeur de gadget. Il est un acte de haute portée juridique et politique, d’après la formule du célèbre juriste Vunduawe.
Or, malgré la clameur, le chef de l’État ne devrait pas, sauf surprise, rapporter ses actes. En les maintenant, il resterait alors dans une posture de présidents africains connus pour leurs coups contre leurs propres mois. Naturellement, dans le but de se maintenir au pouvoir.
Attention au durcissement du béton, à la dictature !
Entre subir l’affreuse humiliation d’une destitution par le Parlement, le Président Tshisekedi serait alors prêt à armer le béton qu’il est. Ou, du moins que ses partisans voudraient qu’il soit.
On sait que, s’il reste pénalement et moralement responsable de telles décisions, il le devient (deviendra) à cause du FCC.
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Sans les actions de ce dernier, que des associations appellent par ailleurs à s’en séparer, il resterait sur une autre dynamique. Celle de ses idées promises à des réformes structurelles.
Mais plutôt que de rester sur cette voie, il agit naguère sur celle où le mène son allié gouvernemental qui le presse. De cette façon, si Félix Tshisekedi commettait des erreurs graves, ce genre qui poussent les chefs d’Etat fauteurs à s’accrocher au pouvoir, il l’aura fait avec l’aide du FCC.
DM










