Dure exécution des décisions du maire de Lubumbashi, contraint souvent à conjuguer ses phrases au conditionnel. Difficile d’imaginer qu’en quelques jours Ghyslain Lubaba a pris avec ardeur des mesures qui ont vite sauté en éclats.
Des décisions qui n’aboutissent pas. Et qui tendent à révéler des légèretés administratives qui frisent l’incompétence se multiplient sous le mandat de l’actuel maire de Lubumbashi. Même celles qui ont émergé ont sauté les unes après les autres.
Des décisions éphémères de Ghyslain Lubaba
Visiblement, ça serait par manque des débats mûris faisant intervenir de nombreux collaborateurs et conseillers. Ou peut-être par manque d’études et d’analyses faisant appel à des spécialistes ou à des experts. Ou plus généralement par manque d’appel à tous ceux qui auraient la compétence, les moyens et les méthodes pour servir des décisions efficaces.
C’est le cas de l’interdiction aux motards d’accéder au centre-ville de Lubumbashi. A propos, après plusieurs mesures qui s’étaient soldées par des échecs, Ghyslain Lubaba était passé à une vitesse supérieure. C’est en donnant le délai de deux semaines aux détenteurs des motos œuvrant dans le secteur de transport public pour quitter définitivement le centre commercial. Un délai dont le jour de l’échéance était le 20 juillet 2020.
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C’était donc difficile d’imaginer les effets contraires de la décision surtout que la veille, les motards auraient attaqué le maire de la ville. « ce lundi, nous avons arrêté les motards récalcitrants au centre-ville. Malheureusement, ils sont allés à ma maison qu’ils ont saccagée, parce que j’ai envoyé la police pour interdire l’accès au centre-ville motards. Il y a des gens qui ne respectent pas l’autorité de l’Etat. Ici ce sont les motards» avait dit Ghyslain Lubaba.
Dans la pratique, ce délai n’a jamais été respecté. On peut encore voir à Lubumbashi les motards positionnés à chaque coin de la rue. La situation serait même pire qu’il y a environ 2 ans.
La vente à la sauvette va bien à Lubumbashi
Quelques jours avant, Ghyslain Lubaba venait d’interdire la vente à la sauvette dans le centre-ville de Lubumbashi. C’était à l’occasion du lancement spécial de l’opération de l’assainissement de la ville, le 20 juin 2020. Une décision qui souffre aussi d’application.
Ensuite, il y a l’éphémère péage urbain qui a sauté seulement trois jours après sa mise en œuvre. Idéalement, le maire de la ville voulait exécuter l’arrêté urbain n°033/BUR-MAIRIE/VILLE/L’SHI/2020. Un texte qui porte sur l’organisation et modalités de perception de la taxe de péage sur les ponts et routes d’intérêts publics. Mais qui serait dans une phase d’annulation.
C’est à la suite d’un flot de commentaires froudroyants aussi bien dans les milieux officiels, les réseaux sociaux que dans les rues de Lubumbashi.
Après la décision du maire de Lubumbashi, la LINAFOOT maintient ses matchs
Enfin la décision du 2 octobre 2020. Cette fois-ci c’est sur le plan sportif que le maire de la ville se serait noyé.
En effet, Ghyslain Lubaba a interdit l’organisation des matchs de la LINAFOOT dans sa ville. Il a motivé sa décision par l’insécurité qui régnerait dans le chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
Alors que la décision était encore fraîche, des commentaires appelant le maire de la ville à annuler sa décision ont fusé. Sur ce point, le TP Mazembe se serait également opposé à la mesure de Ghyslain Lubaba.
Finalement c’est la LINAFOOT qui est monté au créneau. Dans un communiqué signé le 3 octobre, la Ligue Nationale de Football a opposé un refus catégorique à la décision du maire de la ville. En plus de maintenir les matchs, la LINAFOOT a même promis de sanctionner toute équipe qui ne se pointerait pas au stade à l’heure prévue. Là aussi, le maire de la ville aurait reculé, et visiblement les rencontres sportives vont démarrer selon le calendrier de la LINAFOOT.
Toutes ces décisions ratées discréditent le maire de la ville de Lubumbashi. C’est ce que pense Sarah Kalala « quand on prend une décision, surtout lorsqu’il s’agit d’une autorité, il faut la mûrir. Car ses effets contraires discréditent l’autorité» a-t-elle dit sur un ton pédagogique.