À Lubumbashi, “Femmes Engagées pour la Paix en Afrique”, FEPA, veut plus de capacités pour les médiatrices et militantes Congolaises. Pour y parvenir, l’ONG organise un atelier de formation de trois jours, soit du 1er au 3 octobre 2024. L’événement se tient à E’many Plazza, en partenariat avec l’Institut des États-Unis pour la paix.
Précisément, cette formation profite à 25 femmes médiatrices venues du Nord et Sud-Kivu et de l’Ituri. Elles sont majoritairement choisies, pour leur engagement en faveur de la paix dans ces trois provinces congolaises en proie aux affres de violences. Mais leurs capacités de médiation quelque peu déficitaires, FEPA veut donc les renforcer. En effet, l’ONU reconnait l’engagement des femmes africaines en faveur de la paix.
La femme mise au cœur de la pacification
Ces femmes apprennent donc les outils pratiques et des connaissances approfondies. Celles-ci portent d’abord sur les techniques de médiation. Elles devraient par exemple savoir analyser un problème et proposer des solutions endogènes, par le dialogue ou la négociation.
À cette formation, les participantes apprennent encore la gestion des conflits et la promotion de la paix au sein des communautés locales. Elles ont pour cela des expertes en vue de l’acquisition des stratégies de paix.
D’importantes attentes après la formation
Ces capacités devront leur permettre d’influencer les politiques pour des solutions endogènes. C’est ce que veut Wapoenje Dacruz Evora, formatrice de l’institut des États-Unis pour la Paix, USIP. Elle souhaite encore voir les femmes médiatrices « plus agir que subir ». Elle insiste également sur leur rôle indispensable dans la participation à la prise des décisions par les instances officielles.
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Un idéal que partage Vaweka Pétronille, coordinatrice nationale de FEPA. Pour elle, le souhait c’est de voir les médiatrices arriver aussi à « interagir avec les groupes armés. » C’est pour la paix dans les régions en conflit, mais aussi pour la cohésion sociale et la co-habitation pacifique au sein des communautés parfois antagonistes. Elle y travaille depuis 2 ans déjà, assure-t-elle.
Déjà parmi les participantes, l’optimisme se lit sur plusieurs visages. Uwamaria Pauline par exemple, femme engagée pour la paix, esquisse un sourire en répétant quelques techniques de médiation qu’elle a apprises. c’est notamment regarder et écouter beaucoup pour parler moins. Ou encore collecter et accumuler des problèmes sans beaucoup parler.
Et comme elle, beaucoup d’autres femmes médiatrices vont continuer à apprendre sans relâche. Le conflit ayant très souvent plusieurs aspects. C’est peut-être pour cette raison que FEPA forme ces femmes aux droits fonciers et au code minier aussi ; des secteurs parfois à la base de fortes tensions en RDC.
Par Willy Mbuyu