Pour combattre la désinformation, la Fondation Hirondelle a ramené quelques journalistes de Lubumbashi sur le banc. Ceux-ci peuvent désormais utiliser les techniques de pour détecter le vrai et/ou le faux. La formation au lieu à Lubumbashi, du 19 au 24 novembre 2024.
Concrètement cette formation s’inscrivait dans la logique de lutte contre la diffusion de fausses nouvelles par les journalistes. Cela rend incontournable la vérification des contenus pour distinguer le vrai du faux sur le web.
La recherche par image inversée
Contre les photos manipulées par exemple, Google images et Tineye, recherchent toutes les occurrences similaires sur le web pour identifier de possibles modifications. Les journalistes de Lubumbashi ont appris à utiliser ces outils pour savoir remonter à la source originale d’une image. Aussi, pour suivre son évolution dans le temps. En anglais, cela s’appelle fact cheking ou vérification des faits pour vaincre les deepfakes, ou fausses informations.
Mais déjà quelques indices devraient éveiller la vigilance de journalistes. A cette formation de la fondation Hirondelle, ils ont notamment appris l’importance de se méfier des sources d’information peu fiables. Il s’agit par exemple de celles qui émettent des narrations ayant des preuves fragiles. A cela s’ajoute la répétition d’un même message dans différents médias.
Mais d’autres indices de la désinformation, tiennent aux déclarations sensationnelles ou extrêmes. Très souvent, ces déclarations cherchent à susciter l’émotion plutôt que l’analyse. De même, les journalistes devraient examiner de manière critique les informations diffusées uniquement sur les réseaux sociaux.
L’Intelligence Artificielle à la base des deepfakes ?
Mais de nos jours, reconnaître un deepfake ou une désinformation, n’est plus aussi facile que cela puisse paraître. Les technologies compliquent la tâche du journaliste, le cas de «l’utilisation de l’intelligence artificielle», a précisé Anderson Diedri, formateur de la fondation Hirondelle.
Par à cette technologie, il devient possible de générer des personnalités publiques entrain de faire des déclarations dont elles ne sont pas auteurs en réalité. C’est pour cela qu’il y a des deepfakes sonores que les journalistes de Lubumbashi ont aussi appris à détecter.
Pour y arriver, plusieurs options s’offrent. C’est l’image de l’analyse spectrographique. Il s’agit d’une technique puissante qui permet de décomposer un signal audio en ses fréquences constitutives. Après, la technologie les représente visuellement sous forme d’un spectrogramme.
Cette représentation graphique offre une vue détaillée de l’évolution des fréquences dans le temps. Cela est donc particulièrement utile pour détecter les anomalies et les altérations présentes dans un enregistrement audio.
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Toujours pour détecter les deepfakes audio, les journalistes ont appris à maîtriser Audacity et Praat. Par l’analyse comparative des spectrogrammes d’une voix authentique et d’un enregistrement suspect, les deux logiciels permettent de mettre en évidence d’éventuelles différences au niveau des fréquences et des formats.
Par ailleurs, la vidéo peut également être sujet de deepfake. Contre cela, les journalistes peuvent utiliser des outils tels que Invid ou fotoforensics. Ces deux logiciels recherchent des incohérences dans l’éclairage, les textures et les proportions. Cela passse par une analyse scrupuleuse des mouvements, notamment des yeux et de la bouche, en identifiant les interfacts numériques.
Bref, les journalistes de Lubumbashi devraient se familiariser avec les techniques de création et détection des deepfakes. En même temps, ils devraient développer un esprit critique, privilégier les sources fiables et vérifier les informations avant de les diffuser. C’est le souhait de la fondation Hirondelle qui à insisté sur la vigilance et le recoupement des informations comme les meilleurs moyens pour se prémunir contre les désinformations.
Par Willy Mbuyu