En une année et demie, le ministre de la justice Célestin Tunda ya Kasende a un bilan. Seulement, celui que dresse l’ONG Justicia, installée à Lubumbashi, s’éloigne de la fierté affichée samedi soir par le concerné.
C’etait à sa sortie du parquet près la Cour de cassation de Kinshasa, non sans un peu d’orgueil, que Célestin Tunda ya Kasende déclarait qu’il avait un bilan à défendre.
Une réaction à une interprétation controversée, qui s’est surtout peu préoccupée du rang de ministre qu’occupe la personne que des policiers avaient ordre d’amener.
Trois projets de lois, sans avis du gouvernement
Pour cause, la transmission de trois projets de lois sur la réforme de la justice au parlement, sans mandat du gouvernement. Une faute qui a énervé le Président Félix Tshisekedi, obligé vendredi dernier, de quitter même le Conseil de ministres qu’il venait d’ouvrir.
Pour l’ONG Justicia, Célestin Tunda récidive. Dans un communiqué publié dimanche 28 juin, elle pointe une attitude « antirépublicaine » du ministre de la justice.
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Et surtout, elle note sa « volonté constante et inébranlable de torpiller les principes de séparation des pouvoirs ainsi que celui de l’indépendance de la justice ».
Célestin Tunda ya Kasende et l’indépendance de la justice
Justicia rappelle, par ailleurs, outre cette action, 2 faits similaires. C’est pour soutenir les accusations de l’ONG.
- Au mois d’avril 2020, Célestin Tunda avait annoncé au président de la cour constitutionnelle son intention d’effectuer des missions d’inspection dans toutes les
institutions judiciaires du pays. Or, indique l’ONG, cette compétence ne lui revient pas de droit en tant sur ministre. - Des interférences et trafics d’influence, notamment en par des pressions sur la Justice en faveur de la société MMG Kinsevere. C’est dans un litige où les cours et tribunaux sont encore saisis. « Cette attitude a d’ailleurs fait l’objet de la publication d’un rapport conjoint des ONG HDH et LICOCO et JUSTICIA Asbl en date du 18 juin 2020 », indique la même source.
Pour ces raisons, Justicia ASBL demande au présent de révoquer le ministre Célestin Tunda. Elle invite, par ailleurs, les forces de sécurité à rendre forcer la sécurité du magistrat qui a interpellé le ministre.
Cela devrait permettre, insiste l’organisation, d’éviter ce qui est arrivé au juge Yangi, tué alors qu’il présidait le procès dit de 100 jours.
CD