“Vietnam”, cet endroit où la femme croise l’horreur à Lubumbashi

In Actualités, Congo profond
Kassapa, Lubumbashi

La vie est dure ! Cette phrase devenue courante dans le parler congolais se vit encore plus durement par quelques jeunes femmes à Lubumbashi. Au nom de la survie, ces femmes souvent mères célibataires, victimes de viol ou femmes marginalisées, vendent leurs corps à vil prix, et ce n’est pas sans danger. Certains clients ne sont pas toujours solvables, d’autres payent moins que convenu et provoquent des affrontements. Devenues professionnelles de sexe malgré elles, ces femmes n’ont pas pour autant un marché facile.

*Cet article, hormis le titre et l’introduction, est entièrement écrit par magazinelaguardia.info qui a autorisé sa reproduction.

Au quartier Kasapa par exemple, les femmes s’exposent aux abords de certaines avenues souvent au crépuscule. Nous sommes au lieu appelé Vietnam. En effet, ce nom vulgaire est attribué à ce lieu de rencontre en raison des bagarres enregistrées entre les dames, également entre elles et les clients insolvables. Au Vietnam du quartier Kasapa, ces jeunes femmes se tiennent par groupe de trois ou quatre selon les affinités. Mais pas facile pour elles de gagner le marché. Ainsi, ces dames tentent de mieux soigner leur apparence et leur style vestimentaire.

À l’arrivée d’un homme, le regard des femmes est curieux. Le visiteur est tout de suite pris pour un client potentiel. Jeanne (son nom a été changé), une femme rencontrée ici, s’exprime. « Il m’arrive d’avoir des clients ». Cependant, la facture n’est toujours pas significative. L’activité se négocie généralement entre 5000 et 10.000 Fc , soit 2 à 4 $ ». Et pour maximiser sa recette, elle peut compter en moyenne 8 à 10 clients par jour.

Cette dame va plus loin et déclare « certains hommes sont très méchants. Ils ne payent pas la facture« . S’ensuit alors une discussion qui dégénère en violences physiques. Voilà pourquoi certaines d’entre nous portent des cicatrices. C’est à la suite des bagarres au quotidien avec des clients insolvables« .

Survivre à tout prix 

Dans le couloir suivant, une fille mère nous attend. Elle affirme avoir 28 ans, mais elle donne l’air d’être plus âgée, fatiguée par la misère et ce travail quotidien : « Je ne me voile pas la face ». Je fais de la prostitution parce que j’ai des enfants à nourrir. Que dois-je faire ? Mon homme nous a abandonnés à notre triste sort ».

Lire aussi : Du sexe parmi les enfants de rue pour survivre à Lubumbashi

À côté d’elle se tiennent ses trois enfants dont l’âge varie entre 10 et 7 ans. Ces enfants sont témoins du quotidien infernal de leur mère. Elles voient des hommes faire des mouvements d’entrée et de sortie dans leur maison. La plus jeune qui a 7 ans nous observe sans dire un mot. Seul son regard traduit sa tristesse. Pour sa part, sa sœur de neuf ans tente de justifier le « travail » de sa mère : « Maman n’a pas de choix, c’est la souffrance qui fait qu’elle se prostitue ». C’est ce qui nous permet de vivre« .

Des femmes exposées ou protégées ?

Cependant, sur la place Vietnam, les conditions sanitaires n’existent presque pas. Les professionnelles qui connaissent les risques sanitaires de leur métier se protègent. C’est le cas de Jeanne. Elle affirme qu’elle est consciente du danger de contracter des maladies telles que le VIH/sida. Néanmoins, elle reste prudente et exige de ses clients notamment le port de préservatif. D’autres par contre sont ignorantes des méthodes de prévention. De ce fait, le risque de contamination des maladies sexuellement transmissibles est très grand.

Article du Magazine Laguardia

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