Dans les écoles publiques de Lubumbashi, les cours ont repris depuis peu. Quelques promesses ont suffi à calmer sans rassurer les enseignants. Mais pour combien de temps ? Puisque les menaces d’une nouvelle grève planent encore.
Les enseignants le savent. Après leurs dernières pressions, l’État a vite fait de calmer la situation. Mais, que des promesses. Elles consistent notamment à revoir à la hausse la prime de la gratuité.
Théoriquement, Celle-ci est passée de 30.000 à 50.000Fc le mois, équivalent à presse 25$. Un montant dérisoire mais significatif pour un enseignant assez mal payé. Et c’est en plus une augmentation qui peine à se matérialiser depuis auoût 2022.
La grève est suspendue, pas levée
À l’école primaire Maongezo, les leçons résonnent dans la vaste cour. C’est dans la commune Katuba, à Maongezo de la Katuba, à Lubumbashi. Ici travaille Jimmy Yav.
« On a suspendu la grève », répond-il à notre curiosité. L’air satisfait de reprendre du travail, il ne semble pourtant pas prêt à oublier la grève. Signe d’une récente absence prolongée des activités scolaires, la cour de son école s’est fait envahir par des herbes sauvages.
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Ici comme ailleurs, si les cours ont repris, c’est parce que « le gouvernement a promis de payer les arriérés des frais », rappelle le syndicaliste Jimmy Yav. Un paiement censé se faire en deux tranches.
D’abord le dernier trimestre de l’année 2022 que le gouvernement devrait verser en janvier 2023. Une démarche qui devra conduire à vider tous les arriérés au mois de février 2023.
Mais beaucoup d’enseignants restent encore sceptiques. Surtout que le gouvernement pourrait accuser du retard sur les prévisions. Le mois de janvier tendant déjà vers sa fin.
« Nous vérifions la volonté du gouvernement à payer notre prime de gratuité. En principe ça doit intervenir avant fin janvier », prévient Jimmy Yav qui rappelle que la grève « n’est pas levée, mais suspendue ».
Lui comme beaucoup d’autres enseignants sont en alerte. Si le gouvernement ne tient pas ses promesses, la grève pourrait reprendre et le plus durement. Malheureusement, c’est l’enfant qui aura plus à y perdre.
Par Willy Mbuyu